Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Arno
Jus de box  (EMI)  janvier 2007

Reviens Marie/Ne t’inquiètes pas/Y a rien qui cloche chez moi.

Un 32ième album d’Arno, c’est toujours en soi un événement, un mensonge. Une imposture. Car c’est toujours lorsqu’Arno cloche qu’il sonne parfaitement. Dans le cas de Jus de box, il tinte au diapason.

Le Belge, la cinquantaine passée depuis longtemps, revient avec ce méfait sur 30 ans de carrière en se la jouant medley juke-box, piochant le meilleur de lui-même dans le français, l’anglais et l’ostendais. Les allures d’un best-of avec des compositions originales, et sans le sticker vu à la TV.

Car Arno, sous ses fausses étiquettes de belge alcoolique incapable d’aligner deux jurons, produit consciemment des perles de tubes. Encore et encore. Au moins une par album. Et Jus de box, forcément, n’échappe pas à la règle bruxelloise. "Reviens Marie", mi-christique mi-sentimentale, arrache d’entrée les larmes par l’acoustique, brûle la peau par la guitare qui frotte. Frotte moins que la langue d’Arno, toujours aussi râpeuse. Première chanson, et déjà première émoi.

Si le duo "I’m not into hop" avec Faf Larage s’apparente plus à une courbette - la seule de l’album - de l’artiste envers la maison de disque, le titre est forcé, sans âme, désuet et mal produit,

Jus de box se compare sans problème à un Boeing dernière génération. Lourd au démarrage, puis passage du mur du son, vers des sphères hautes et bleutées. Une fois lancé, Jus de box ne redescend plus. High level.

Si l’album est cosmopolite et trilingue, c’est bel et bien dans le français que le poète de Bruxelles excelle. Comme sur le génial "Mourir à plusieurs", ou l’art d’accorder ses violons et sa guitare pour nettoyer sa peur de mort. Orchestrer ses névroses sur des refains pop. Sorte de Captain Beefheart ayant sucé la clef de sol de Brian Wilson.

Puis vient le temps du single parfait, "Miss Amérique", hésitant entre le beat disco et les gimmicks vaudous. Arno, à son habitude, y tente la métaphore acrobatique (Ma tête est pleine/Comme une poubelle/Comme un sac d’une femme/C’est mieux d’être avec une moche souriante/Que avec une femme belle et chiante) sans filet de secours. Refrain pompier, lanterne allumée dans le village, Arno sors ses morts sur la place publique et rameute le quartier autour de ses compositions. En tentant même d’incorporer les guitares lourdes dans le beat.. Single parfait, définitivement.

Pour ses trente ans de carrière, Arno revient à la source, celle de TC Matic, de ses débuts, de ses amours. Et puis tant qu’à faire, autant faire la révérence à ses idoles sur "Heroes" (Led Zeppelin, assurément), entre stu-boogie et hard-rock bien senti.

Et l’art d’Arno consiste dans la transition habile avec LA chanson sensible de l’album, comme chaque album d’Arno en contient au moins une. Il s’agit ici de "Jusqu’au bout". Le moment où l’on parle d’amour perdu sur piano solitaire, de draps silencieux et de lits vides. Arno est complexe. Arno est simplement artiste, encore, de ce genre qui se bonifie avec le temps. Tom Waits de l’Ostende, Bob Dylan de l’Europe du Nord.

Et le Belge de parler en conclusion des filles de son quartier, les guitares hurlantes par la fenêtre, Arno toujours au top singeant le Bowie des beaux jours. Vivement la suite, car le quinquagénaire ne semble pas prêt à redescendre sur terre.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Covers Cocktail de Arno
La chronique de l'album Brussld de Arno
La chronique de l'album Future Vintage de Arno
La chronique de l'album Human incognito de Arno
Arno en concert au Festival Solidays 2005 (vendredi)
Arno en concert au Festival Les Nuits Secrètes
Arno en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort 2008
Arno en concert à Casino de Paris (1er juin 2010)
Arno en concert au Festival FNAC Indétendances 2010 (vendredi 23 juillet 2010)
Arno en concert à Casino de Paris (lundi 8 novembre 2010)
Arno en concert à L'Aéronef (lundi 3 décembre 2012)
Arno en concert au Trianon (vendredi 20 mai 2016)
L'interview de Arno (17 mars 2010)

En savoir plus :

Le site officiel de Arno
Le Facebook de Arno


Little Tom         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-04-14 :
Burning Heads - Embers Of Protest
Waxahatchee - Tigers Blood
Bertrand Betsch - Kit de survie en milieu hostile
Nikita Mndoyants - Prokofiev
Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler - Alas
Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne - Arnold Schönberg : Pierrot Lunaire
Thomas de Pourquery - Let the monster fall
Chaton Laveur - Etat Sauvage
Cyrille Dubois & Tristan Raës - Louis Beydts : Mélodies & Songs
Madame Robert - C'est pas Blanche-Neige ni Cendrillon
Chu Chi Cha - Sin Miedo
The Black Enderkid - Symptom Of Decline
Michelle David & the True Tones - Brothers and Sisters
Wizard - Not Good Enough

• Edition du 2024-04-07 :
Partie - Théâtre Silvia Monfort
La Mare Aux Grenouilles #83 - Talk Show Culturel
Dal Sasso Big Band - Le Carnajazz des animaux
Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce - Eden Beach Club
PALES - Sweet Needles - Soviet Suprem - Mazingo - Ni Vus Ni Connus
Lucie Folch - Ailleurs
Down To The Wire - Deep In Denial
Palace - Ultrasound
Terestesa - Bella Faccia
Sophie Cantier - Songez
 

• Archives :
Keigo Mukawa - Maurice Ravel : Complete works for solo piano
Lisatyd - Fishtalk - Ni Vus Ni Connus
Vanessa Philippe - L'amour c'est chiant
Mohamed Najem - Jaffa Blossom
Frustration - Our Decisions
CXK - Castèls dins la luna
Dynamite Shakers - Don't Be Boring
Johnnie Carwash - No Friends No Pain
Esparto - Nous célébrer
Michel Portal & Michel Dalberto - Berg, Brahms, Schumann, Poulenc
Louise Jallu - Jeu
Camille Bénâtre - Dommage
La Mare Aux Grenouilles #82 - Talk Show Culturel
CocoRosie - Elevator Angels EP
Bad Juice - Watertank - Intrusive Thoughts - The Darts - Mélys - Ni Vus Ni Connus
Judas Priest - Invincible Shield
Ecr.Linf - Belluaires
Iamverydumb - Queenside Castle
Karkara - All is Dust
Jean-Marc Millière / Sonic Winter - Five to the Floor
Claude Tchamitchian Trio - Naïri
Tangomotán - Motán
Junon - Dragging Bodies to the Fall
Chester Remington - Almost Dead
Les Diggers - Atmosphérique
Tara - Sekoya
Nicolas Jules - Ravage Club - Nouriture - Les Tambours du Bronx - Heeka - Ni Vus Ni Connus
La Mare Aux Grenouilles #81 - Talk Show Culturel
Sprints - Letter to Self
Laetitia Sadier - Rooting For Love
- les derniers albums (7489)
- les derniers articles (354)
- les derniers concerts (2393)
- les derniers expos (5)
- les derniers films (20)
- les derniers interviews (1131)
- les derniers livres (8)
- les derniers oldies (20)
- les derniers spectacles (9)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=