Le Musée Maillol réunit de nombreuses œuvres, dessins et peintures, de Pascin, un des peintres de l’École de Paris, qui regroupe les artistes étrangers émigrés dans le Paris des années 20 restés en marge des mouvements picturaux.
D'origine bulgare, Julius Mordecai Pincas, qui prendra le nom de Pascin pour se conformer à l'interdiction paternelle de mêler le nom de la famille à ses turpitudes, est un enfant de Vienne nourri à l'expressionnisme allemand et au style graphique de la Mittleeuropa.
De Montparnasse à Montmartre, noctambule invétéré, pilier de bars et habitué des maisons de plaisir, Pascin est un irréductible érotomane et un dessinateur compulsif. Quel que soit la technique utilisée, son trait fluide, précis et rapide pour saisir et épingler avec ironie les émotions et les mœurs de ses contemporains.
Il ne changera jamais ni de style ni de registre même s'il s'essaie à la peinture sans trouver vraiment sa voie ("Mon talent de peintre est dans mes dessins non dans mes peintures"). Il ne se rallie à aucun courant pictural même s'il tâte avec bonheur au futurisme ("Au bar du bal Tabarin").
L'exposition présente une très belle série de toiles dites "nacrées" du fait de l’utilisation de couleurs très diluées avec sa thématqiue de prédilection, la femme dans tous les âges, du fruit vert ("La fille au turban avec rose") à la pensionnaire de maison close comme des femmes de sa vie et des modèles("Modèle couché") dont il détaille l’anatomie et l’intimité avec un pinceau charnel, "la peinture est une allégorie du désir", dont la charge érotique est prégnante.
Mais c’est surtout dans le dessin, le croquis sur le vif, parfois réhaussé de gouache ou d'aquarelles, que le talent ironique, mordant et parfois mortifère que Pascin trouve son épanouissement telle les scène de cafés ("Au café").
Dans la continuité de Toulouse-Lautrec, Pascin, qui habite Montparnasse puis Montmartre, dépeint les scènes de vie nocturnes, des cabarets mais aussi des scènes populaires ("Présentation") le tout constituant un thésaurus précieux des mœurs du Paris des années folles . |