Bien que peu connu du grand public, cet originaire de Carcassone n’en est pas à son coup d’essai. Versant tout d’abord dans la house avec son groupe Only paradise, il est signé en 2003 par V2 et sort un premier album solo Tout devient tout. L’espoir était alors permis. Chansons pop, voix proprette voire même trop polie pour être honnête disait on à l’époque, mais un ensemble fait pour percer.
... Cependant les chemins du succès musical étant sinueux comme des routes de montagnes pyrénéennes, rien n’est jamais facile. Et l’on retrouve aujourd’hui Robin Leduc avec un album autoproduit, séparé de sa maison de disque mais accompagné d’un groupe.
Dans cet EP éponyme, Robin Leduc explore un vaste champ musical accompagné entre autre de Jean Thevenin (batterie) et Romain Corvez (basse), la section rythmique de Hopper. Ces derniers forment avec un troisième acolyte les pacemakers, touches à tout musicaux qui donnent à entendre scie musicale, banjo, bottleneck, wurlitzer, et même Dubreq stylophone.
Tout est affiché dans le titre mi-français, mi-anglais. Influences anglo-saxones pour la musique et chant dans la langue de molière. L’intro blues bayou de "Offense", le côté américana de "Miroir" bottleneck en prime et les jolis arpèges folk de "Sans trace", confirment l’indéniable inspiration d’outre Atlantique.
Avec un chant français légèrement plus parlé que chanté (une habitude décidément bien française), Robin Leduc raconte des histoires, petites tranches de vies. De l’obligatoire chanson de séparation ("Offense") au questionnement de toute génération d’adulescents qui se demande "A quoi ça sert d’être adulte" ("Adulte"), il associe joliment les mots et évite de tomber dans la facilité.
Sur "Sans trace" la charmante voix féminine d’ "Austine", dont Robin a coréalisé l’EP, l’accompagne et il se permet même une petite escapade dans la langue anglaise avec "Watch the rain".
Avec ce EP bien fourni (8 titres annoncés mais 10 à l’arrivée), Robin Leduc trouve son chemin, mélange audacieux d’influences diverses. Pop, folk, un petit peu de bricole, des jolis arrangements. De ce fourre-tout ressort finalement une identité qu’il lui faudra continuer d’approfondir... |