Bordel les Rita Mitsouko reviennent ! Ca fait belle lurette qu'on les avait perdus de vue. Depuis peut-être quelques prestations live avec l'Orchestre Lamoureux ? En fait, je ne m'en souviens pas vraiment.
Les Rita Mitsouko, ils sont toujours un peu là. Comme les Rolling Stones. Ce n'est pas comme ces groupes qui se reforment de temps en temps et dont personne n'a rien à faire le reste du temps. Non les Rita font partie de nous, partie de la culture musicale française, tout public confondu. Mine de rien, c'est pas commun de fédérer autant de monde autour d'un style musical pas forcément compatible star ac' !
Bref, revoici donc le duo le plus célèbre (après Stone et Charden peut-être ?) et le plus intègre (avant tout le monde ce coup-ci sans nul doute !) de l'hexagone avec un nouvel album subtilement intitulé … Variéty. Avec l'accent sur le E s'il vous plait !
Produit par le producteur rock en vogue Mark Plati (connu pour avoir produit Bowie), qui détrône dans le monde indépendant le pourtant prolifique Steve Albini (reparti tourner avec Shellac pour se venger), les Rita s'internationalisent pour de bon. Titres en anglais, production propre sur elle et son très rock anglais, on est loin du bricolage mi-variété, mi-rock de leurs débuts, même si Tony Visconti était déjà passé par là.
Dès "L'ami Ennemi", si on reconnaît tout de suite la Fred Chichin's Touch derrière les instruments, et quelques secondes plus tard la voix inimitable et toujours parfaite, les années passant, de Catherine Ringer, on sent l'évolution. Le son respire, l'harmonica sonne impeccablement, les pédales d'effets parfaitement huilées ne laissent rien au hasard. Sans artifice, le son est pur comme un nouveau né, ample comme un Tshirt XXXL.
Faisant le grand écart entre le rock de "Communiqueur D'amour" et la fausse ballade "Berceuse", les Rita montrent qu'ils savent comme personne composer des vraies belles chansons et restent maîtres dans l'écriture de textes à l'humour grinçant, pour le moins comme sur "Badluck Queen".
Représentés comme 2 robots sur la pochette du disque, les Rita n'ont jamais été aussi humains et vivants ! Les boulons qui voltigent autour de leurs têtes semblent d'ailleurs vouloir dire qu'ils ont trouvé le moyen de s'émanciper de la machine. Robots après tout annonce Philippe Katerine … Humain avant tout semble dire Fred et Catherine. C'est presque incroyable, après tant d'années et de tubes, de voir autant de fraicheur et de sincérité suinter de toutes parts sur ce disque ! Un vrai régal.
Mitsouko ("mystère" en japonais) est sans doute un des meilleurs parfums du monde, Les Rita n'ont rien à lui envier, ils sentent toujours aussi bon et le mystère reste entier ! Pas besoin de chercher bien plus loin le disque rock français de l'année…
PS : L'album existe aussi en anglais, signe incontestable de conquête du monde imminente et méritée ! Il s'intitule (une fois encore sobrement) Variety et les titres y sont tous chantés en anglais… marketing ? Peut-être… Retour aux sources, sûrement ! |