Pour cette deuxième Master Classe de la trilogie "Arc en ciel", qui clôturera la saison 2006-2007 de ses Cours Public d'Interprétation Dramatique, Jean-Laurent Cochet annonce un programme aventureux avec ses élèves, ceux qu'ils surnomment ses goélands.
Bien évidemment, elle commence par une mise en bouche, qui délecte toujours le public, et qui consiste en un petit tour du côté de La Fontaine.
En effet, les fables constituent un des exercices dont Jean-Laurent Cochet rappelle, au public, le caractère essentiel et fondamental dans la formation de base incontournable du comédien.
Ce soir, à l'affiche, "Le roi et l'éléphant" qui commence ainsi :
"Se croire un personnage est fort commun en France :
On y fait l'homme di'mportance,
Et l'on n'est souvent qu'un bourgeois.
C'est proprement le mal françois."
Puis vient "Le juge arbitre, l'hospitalier et le solitaire", qui est la dernière fable du dernier recueil publié en 1693, et qui comporte les vers suivants :
"Magistrats, princes et ministres,
Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,
Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,
Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne."
Nul doute, en ces temps qui courent, que ce choix n'est pas tout à fait fortuit. D'autant, que suit une scène de la première comédie-ballet écrite par Molière, "Les Fâcheux" qui traîte, comme son titre l'indique, des importuns qui viennent s'interposer entre l'amoureux et sa belle.
Ensuite, Musset est de nouveau à l'honneur avec la scène de la fontaine de "On ne badine pas avec l'amour" qui donne lieu à un bel exemple de travail approfondi au mot près.
Un petit bond dans le tempspour aborder le répertoire de Jean Anouilh, auteur qui connaît un relatif purgatoire après avoir été, peut être trop abondamment joué, avec la scène du messager d"Antigone" et la très belle et cocasse scène de la rencontre de Jeanne et du roi Charles VII de "L'alouette".
La soirée s'achève avec un extrait de "Mon père disait" de Sacha Guitry truffé de mots d'esprit sur les femmes.
Une soirée qui a passé comme un rêve de théâtre... |