Comédie dramatique de Fausto Paravidino, mis een scène de Jean-Romain Vesperini, avec Andrea Brusque, Guillaume Bursztyn et Fabien Floris.
Erica s’est installée chez deux frères. Dès la première scène, elle plaque Lev, le frère cadet, celui qui l’avait recueilli. Ce n’est pas sans déplaire à Boris, le frère aîné, peu disposé envers cette dernière. Il le fait savoir à Lev qui lui propose de la tuer…
Pour ces deux frères, la jeune fille représente une sorte de danger palpable dès les premières minutes. La fratrie vit des heures dangereuses en sa compagnie : le lien du sang qui semble plus fort que tout peut-il éviter la trahison ? C’est par des situations ordinaires et un texte presque voué à une certaine inconsistance, une légèreté troublante qu’on s’immisce dans ce triangle amoureux.
Réinvention des rôles, ambiguïté du trio : les rapports complexes de domination s’entrecroisent et le déroulé de leurs conversations dévoile la pesanteur de la situation. Dans le quotidien de ces trois personnages, la tension s’installe et le drame final se profile insidieusement. Il suffit d’une assiette mal rangée…
Un langage parfois cru, des déclarations improbables mâtinées de réparties cocasses : la complexité de leur relation se dissimule derrière la légèreté des propos et on ne parvient pas totalement à la décoder. Il n’y a pas de réponse et les sentiments reste ténus, les saisir quasi-impossible...
Le petit théâtre du Funambule Montmartre et son unique salle nous plonge d’emblée, comme pour chacun de ses spectacles, dans une relation d’intimité frappante avec les acteurs. Comme une accumulation, les scénettes anxiogènes, déroutantes poursuivent leur acheminement vers une fin attendue. Le plus étrange c’est que l’étrange n’est justement pas révélé.
La navigation reste embrumée : qui domine, qui perturbe, qui aime ? On voudrait presque voir les trois comédiens sortir de scène et nous l’expliquer. Au final, une expérience originale te mystérieuse portée par trois comédiens jeunes et talentueux. |