Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Woven Hand
Espace Doun  (Rognes (13))  8 juin 2007

S'il y a quelque chose de plus improbable que la terrible gueule cassée de prêcheur blond aux biceps proéminents et tatoués de David Eugene Edwards, c'était la venue à Rognes de Woven Hand, la nouvelle formation du chanteur, passée du statut de projet parallèle à celui de projet principal après dix ans, quatre albums et la séparation de 16 Horsepower, où il officiait jusqu'alors.

Tellement improbable, d'ailleurs, que le concert n'a trouvé à se dérouler que dans le curieux espace Doun, salle de concert associative toute en voûtes de pierre et à l'éclairage fixe, à la programmation de goût mais à la périodicité plutôt relâchée.

Improbable et semé d'embûches... Puisque David Eugene Edwards et sa bande chantent continuellement les louanges de dieu, on pourrait se dire que c'est le diable qui a mis ce soir-là des bâtons dans leurs roues inspirées : séance de larsen plus ou moins contrôlable, voix un temps inaudible, panne de guitare, court-circuitée par la sueur du chanteur (!).

Malgré ces contrariétés multiples, sans se décourager ni même marquer quelque lassitude, sans première partie ni fioritures d'éclairages ou de fumée, c'est une prestation intense et épaisse que va livrer le quatuor.

Sur scène, on entend quelque chose comme du 16 Horsepower à la sauce dévote, piété et repentir compris. Rock saturé, au rythme ample et au tempo raisonnable, où le banjo (électrique) remplace parfois la guitare.

Assis sur sa chaise tournante au centre de la scène, vite couvert de sueur tant son corps tout entier se tend dans l'interprétation de ses compositions, David Eugene Edwards, chef d'orchestre inspiré, fait parfois songer au Nick Cave de Tupelo ou à un Tom Waits emporté ; on imagine un Harvey Keitel jouant des riffs telluriques façon bande originale de film de John Carpenter ; on se rappelle la froide cruauté du prêtre Robert Mitchum de "La nuit du chasseur".

Transporté par la musique dans les très profondes et très chrétiennes ruralités désertes du sud des Etats-Unis - qu'elles sentent la poussière, le sable ou le bayou, mais où le silence, la solitude et les grands espaces sont de mise ; sous la chaleur, moite ou sèche, accablante ; là, peut-être où l'âme de Nick Cave vit l'ange, justement - transporté en ces pays rudes et lointains, le public, venu assister en masse à ce concert, se tient coi, recueilli.

Non pas que le rock très chrétien des américains soit soporifique. Mais il est d'une telle intériorité qu'il est difficile de se laisser aller à danser ou à s'agiter en rythme.

D'autant que le rythme, justement, ne cesse de se briser, que les compositions de Woven Hand, lorsqu'elles se parent pour la scène, ont tout de la vague, qui prend le temps de s'enfler en une longue introduction où dominent les ronflements de la basse, les résonances d'un guitare volontiers slide ; qui après avoir bien enflé, éclate, puis reflue, pour enfler de nouveau, la période elle-même de ce mouvement de sac et ressac n'étant pas pour rien dans l'impression de transe qui domine. D'autant, aussi, que la salle est bondée, que les trois ou quatre premiers rangs de spectateurs sont sagement assis, pour permettre aux autres spectateurs d'espérer apercevoir sur la scène peu surélevée les musiciens.

Le groupe ne jouera qu'une dizaine de titres, deux en guise de rappel, dont l'un en solo par David Eugene Edwards.

Venus de Mosaic, le dernier opus du groupe, on retiendra le remarquable "Winter Shaker" d'ouverture, avec son refrain entêtant, qui a le mérite de mettre immédiatement les choses au clair ("halle-halle-lujah"...) ; et les imprécations grandioses de "Elktooth", qui ajoute au set une tension bien particulière. Parmi les anciens titres du groupe, "Tin finger", "The speaking hands" et "Your Russia" savent encore parfaitement tirer leur épingle du jeu.

Entre nervosité et enthousiasme, Woven Hand offre une prestation impressionnante, toute de concentration et de dévotion, qui laisse admiratif. Et si l'on n'adhère pas forcément au message de dévotion qui laisserait les plus humanistes des mélomanes désespérés de l'espèce humaine, pécheresse, condamnée, perdue - on n'en admire pas moins la conviction, l'humilité et le talent avec lesquels David Eugene Edwards le met en musique

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Blush Music de Woven Hand
La chronique de l'album Consider the birds de Woven Hand
La chronique de l'album The Threshing Floor de Woven Hand
Woven Hand en concert à L'Européen (28 novembre 2004)
Woven Hand en concert à L'Européen (28 novembre 2004) - 2ème
Woven Hand en concert au Festival La Route du Rock 2007 (mercredi)
Woven Hand en concert au Festival La Route du Rock 2007 (jeudi)
Woven Hand en concert au Divan du monde (29 novembre 2007)

En savoir plus :

Le site officiel de Woven Hand

Crédits photos : Cédric Chort (Plus de photots sur Taste of Indie)


Cédric Chort         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=