L'Angleterre a eu ses Libertines, désormais les Etats Unis auront leurs Pissed Jeans.
Ces jeunes gens générateurs de nuisances sonores en tout genre sont en effet en passe de remettre au goût du jour le gros punk rock qui tâche (il suffit de voir le nom du groupe pour s'en convaincre) et qui fait éclater les tympans.
Batterie saccadée et répétitive, hurlements et guitares grinçantes, telle est la recette du groupe maintes fois approuvée et éprouvée par le passé.
Si, comme il se doit, la voix est amalgamée dans un déluge sonore et, en aucun cas, ne prend le dessus sur les instruments, il n'en demeure pas moins qu'elle devient néanmoins le fil rouge de l'album. Seul repère dans ce maelstrom sonore permettant de ne pas confondre les morceaux avec la bande son d'un film de série B traitant de l'apocalypse sur la planète Mars (au hasard).
A n'en pas douter, les Pissed jeans ont dû dégoter des vieux Birthday Party dans le grenier de leurs parents. On retrouve dans l'album cette même rage et cette tension dissimulées dans un mur du son. Et quand tombe le mur, sur "Scrapbooking", c'est pour laisser la voix de Matt Korvette se dévoiler et montrer ses tripes plus sûrement que si on lui avait ouvert le ventre avec un couteau.
Et lorsqu'il enchaîne sur "I ve still got you" et "Fantasy world", on se dit que l'on aurait eu bien tort de s'arrêter aux 2 premiers titres quasi insupportables de cet album.
Comme pour mieux passer inaperçu, l'album se termine comme il a commencé. Beaucoup de bruit qui, parfois, confine tout de même plus au métal dur à la Sepultura, comme sur "Caught licking leather" qui enlève un peu de la magie hypnotique de la rythmique répétitive et de la tension des titres précédents. Pourtant, ce n'est plus avec la même oreille que l'on écoute ces morceaux désormais, car nous sommes maintenant prévenus.
Ces écorchés vifs frappent fort, sans jeu de mots, et "My bed" qui ferme le disque le confirme. Longue complainte aux allures de comédie musicale déjantée dans laquelle le chanteur jette ses dernières forces et que n'aurait pas renié un Ian Curtis pour la débauche d'énergie ou Mick Patton pour avoir su aussi bien brouiller les pistes !
Pissed jeans ils font peur ! C'est ça qui est si bon...
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