Un jour seulement après une prestation
de très grande classe à la maison de la Radio pour France
Inter, les Dandy Warhols de Portland, Oregon, remettrent le
couvert pour une date version longue au Bataclan où l’on se prend
à rêver aux inaccessibles sommets atteints le 12 septembre 2000
au Trabendo.
Le concert débute à 20h tapantes dans une salle pleine comme
un œuf, pas une minute ne doit être perdue, on annonce trois heures
de show. Vêtu quasiment de la même manière mais visiblement
beaucoup plus straight que la veille¸ le groupe commence le show avec
les mêmes titres : "Be-in", "Mohammed",
"I Am Over It". Ces morceaux introductifs achevés
(le groupe est un peu redescendu et le public commence à décoller),
Courtney Taylor se lance dans un version débridée de "Horse
Pills" qui voit les premiers rangs se trémousser vigoureusement.
Visuellement ils sont définitivement le rêve de tout photographe,
une espèce de classe rock’n roll assez stupéfiante, même
si la nouvelle coupe de CTT nuit un peu au tableau. Suit ensuite "Shakin’",
une des grandes réussites de 13 Tales From Urban Bohemia enchaînée
à leur dernier simple, le génial "We Used To Be Friends".
La température est déjà étouffante – le chanteur
de débarrassant de son t-shirt, bientôt suivi par son cousin de
batteur –. Bizarrement jusqu’à la pause, le combo de Portland
ne reviendra pas sur Welcome
To The Monkey House, préférant revisiter
ses classiques récents "Solid", ses plus anciens "Minnesoter",
"Not If You Were The Last Junkie On Earth", "As
Cool As Kim Deal" et ses plus vieux "Lou Weed",
"Genius", "Ride". A la traditionnelle
relecture solo de Courtney de "Your Ghost" de Kristin
Hersh, le groupe ajoute comme la veille la reprise de "Loose"
des Stooges tirée de "Fun House" et étirée
durant près de dix minutes.
Après 1h20 d’un show quasi-parfait, il est temps de prendre la
traditionnelle pause clopes-bières à même la scène
au son de "The Creep Out", le drone clôturant Come
Down. Huit minutes et des poussières plus tard, Courtney se relève
le premier pour délivrer en solo "Everyday Should Be A Holiday".
Après quoi, la machine se remet en route, plus fort, plus haut encore
que lors du premier set : "Godless ", "Hard On For
Jesus" (sensationnelle), "I Love You", "You
Come In Burned", "I Am Sound". Comme toujours,
le dénouement des concerts réserve son pesant d’adrénaline
(on se rappellera ému le rappel du Trabendo : "Boys Better"-"The
Last Time"-"White Gold"-"Rave-Up"
avec Erik Truffaz à la trompette), celui-ci ne sera pas en reste
avec "Boys Better" enchaîné à "Pete
International Airport", qui voit Pete Hölmstrom
abattre des moulinets sur sa Gibson SG, à l’instar de Pete
T. en son temps.
Suivent ensuite les deux premiers simples de leur précédent opus
dans l’ordre inverse : "Bohemian Like You" et "Get
Off", tous deux éminemment jubilatoires. En lieu et place de
"White Gold", le groupe joue son infernal alter ego à
savoir "Grunge Betty", extrait de "Dandy Rules OK"
avant de se lancer traditionnellement dans un "Rave Up" pour
18 minutes de très haute volée psychédélique.
Le groupe redescend ensuite parmi le monde réel avec la douce "Country
Leaver", idéale pour clore les débats. Le public réclamera
évidemment un rappel pour lequel Zia reviendra pousser
sa chansonnette à propos de son tatouage sur l’orteil ("Daisy
Song").
Un concert comme d’habitude stupéfiant (2h45), tout spécialement
pour les néophytes, surtout par la quantité de vieilleries jouées,
mais qui pourrait bien être le dernier dans l’hexagone si Courtney
Taylor quitte effectivement le groupe après cette tournée promo
comme il le déclarait récemment à Mojo … Elvis, le
destin du rock des 00’s est entre tes mains !
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