Ci-gît In Marciac
Septième journée. Presque la moitié. Le premier week end du festival chemine vers sa fin et ce dimanche est harassant d'un 37°c bien gascon.
Malgré la canicule, l'enthousiasme est général, les débuts de cette trentième édition furent exceptionnellement sereins, et ce soir JIM accueille la tête d'affiche la plus... disons populaire de sa programmation : Joe Cocker, qui n'a demandé qu'un steak-frites en pitance, au beau milieu du pays des gésiers, foie gras, entrecôte version parpaing, et autres légendaires croustades. Pis encore il en boira pas une seule goutte paraît-il, en terre de Floc, de Saint-Mont et d'Armagnac...
Trêve de potins, cette prog tient sa route : les valeurs sûres conservent les habitudes, tel l'embassadeur Winton Marsalis qui cumule les prestations et masterclass.
Mehldau et Metheny ont bien rempli leur mission duale d'expérimentation, le trio Ponty / Meola / Clarke s'est écouté jouer, gratter, pincer, glisser, taper la corde, et Shorter en pape de l'indicible fit son vers un métissage classico-jazz ravissant les uns, dégoutant les autres.
En clair, rien à signaler sur planète Marciac. Trop parfait, trop lisse ce JIM 2007 : j'attends encore LA soirée, l'homme de scène qui va torpiller la bonne marche entendue d'avance. Car chaque année JIM vit un séisme, un jazzman incise forcément le tympan marciacais plus profond que les autres, et sans préavis.
Ce ne sont malheureusement pas Diane Reeves ou Madeleine Peyroux qui auront dégainé le scalpel magique, trop attendues dans leur style. Ce ne sera probablement pas (plus) John Zorn, qui dérouilla le système il y a trois ans déjà et fait école aujourd'hui (troisième passage successif...)
Hier, Monty Alexander faillit décrocher le pompom en haussant le ton : il fallait être là lors de son fameux "Monty's Groove" propre à réveiller le déhanché des locataires du cimetierre tout proche du chapiteau concert.
Encore huit jours et quelques dix-huit concerts. Une bonne marge pour une rencontre avec l'exception. |