Le violon qui nous accueille sur "Alice Wading", premier morceau de l'album "She Has No Strings Apollo" des Dirty Three donne le ton. Les Dirty Three, groupe constitué par Warren Ellis, Jim White et Mick Turner, nous embarquent dans un voyage musical et instrumental à bord du vaisseau Bad Seeds, groupe dont ils font également partie. Ici les musiciens prennent leurs aises : 7 morceaux seulement d'une durée de 4 à 8 minutes, pas de refrain, pas de parole. Juste une poignée de pièces instrumentales menées de main de maitre par le violon de Warren Ellis qui nous rappelle parfois celui de John Cale.
Après le remarquable album de Friends of Dean Martinez, qui constitue aussi le groupe Calexico, il semble que le format instrumental devienne le domaine privilégié des groupes de Musiciens qui jouent par ailleurs sous un autre nom ou dans une autre formation. Aussi sans doute dans le cas des Dirty Three parce que c'est leur culture, le chant étant laissé au grand Nick Cave (bien que Jim White ait déjà volé de ses propres cordes vocales).
De "She has no strings" tendu a l'extrême, à la façon du Velvet Underground (toujours John Cale) à "Long way to go With no Punch" berceuse au piano, cet album est brillant, plutôt noir brillant que blanc éclatant mais ce n'en est que plus beau.