La soirée Scout Niblett au Nouveau Casino commence dans la queue à l’extérieur de la salle. La jeune chanteuse se prête à l’exercice (http://www.blogotheque.net/concertaemporter/ ? ) d’improviser quelques morceaux au milieu des gens, mêlant musique et espace urbain.
Pourtant Scout Niblett à l’honneur ce soir, n’est pas prête de jouer. Avant elle, Castanets.
Seul en scène il plante une ambiance envoûtante, lui-même est quelque peu inquiétant, le visage dévoré par une longue barbe à la ZZ Top, chemise de bûcheron, petit, trapu ; le regard parfois fixe. Avec un séquenceur il constitue en direct les boucles de fond sonore : la guitare se démultiplie. La fumée et les lumières bleues et rouges viennent baigner et noyer l’artiste possédé. D’où vient Castanets ? De New York et son vrai nom est Raymond Raposa. Il sort en novembre In the Vines sur Asthmatic Kitty.
Ensuite The Twilight Sad. Alors qu’on était douillettement installés dans la musique planante, on a été brusquement violentés par les Twilight Sad. Que venait faire ce groupe de Glasgow, assommant de bruits, de cris et de tensions vaines. ? Le signe distinctif du chanteur semble de se présenter toujours de profil. Bien, mais ensuite ? Blitzkrieg, ils ont tout dévasté et ils se sont rendus difficilement supportables…
Puis celle qu’on attendait : Scout Niblett… Enervée par je ne sais quelles déconvenues, elle n’était pas au bout de ses tracas. Soirée maudite. Après le premier titre, elle demande au technicien, un retour son de ce qu’elle joue. Elle essaie, patiente, rien ne change, elle ne peut pas jouer.
Seule à la guitare ou accompagné d’un batteur, elle prend sa source dans le grunge américain. Et elle s’approche bien des fois de la grâce douloureuse de Kurt Cobain.
Scout (Emma Louise) Niblett arriva avec un gilet de chantier orange fluo par-dessus une grosse veste à carreaux, elle avait son sac, ses lucky strikes sur scène comme si elle faisait juste escale... mais tout commençait mal.
Excédée, elle s’est installée à la batterie soit pour profiter d’un matériel plus adapté, mais les cymbales vibraient et parasitaient un peu le chant, soit pour s’accompagner à la batterie. Puis le charme maléfique se suspendit et le concert se poursuivit, avec les retours guitare qui vont bien, une artiste rassérénée, rage rentrée.
La chanteuse originaire de Brighton a sorti son quatrième album : This fool can die now en octobre 2007, elle a déjà un public de passionnés en France. Sa voix et son émotion aux accents de Janis Joplin qu’elle accompagne de sons énergiques à la guitare, offrent en effet un spectacle exceptionnel.
Allez Emma Louise, juré ! la prochaine fois tu auras un meilleur ingé du Son ! |