En marge du Parc des Expositions, la commune de Saint Jacques de la Lande accueillait pendant les Transmusicales de Rennes une résidence à l’ Aire Libre. Cette salle dédiée aux arts du spectacle offre un confort peu habituel au festivalier et c’est donc depuis notre fauteuil que nous aurons apprécié la carte blanche accordée au groupe britannique Tunng.
Apres Katerine en 2005, Peter Von Poehl en 2006, Jean Louis Brossard aura cette fois ci confié les commandes de l’opération à un collectif avec une volonté annoncée de dépasser l’interprétation de leur dernier et excellent album Good arrows.
Tunng, groupe aux influences folk electro agrémenté de collages sonores (parfois un peu à la façon Coco Rosie) est épaulé pour l’occasion par le rapeur canadien Buck 65 et la harpiste Anglaise Serafina Steer.
Ces invitations sont à l’initiative du collectif et ont été motivées par des rencontres. Mike Lindsay, leader de Tunng à apporté sa collaboration sur le récent album de Serafina Steer ; Buck 65 et Tunng ont quant à eux partagés une affiche de festival anglais. C’est donc pour leur seconde représentation que j’ai pris place dans le confortable fauteuil de l’Aire libre.
Le concert débute sur le répertoire de Tunng , les invités sont d’abord discrets. Le scratch de Buck, la harpe de Serafina, ainsi que leurs voix dans les cœurs sont à peine audibles. Puis, le flow rocailleux caractéristique du canadien se fait entendre et se mêle à merveille dans les compositions, de même son scratch imparable se fond dans le paysage musicale de Tunng.
Buck va plus loin et prend l’animation scénique à son compte, joue le jeune homme maladroit et en quête de bonnes rencontres, s’épand sur sa relation conjugale et s’essaie même à une imitation (jambe à l’écart) de notre icône rock nationale "que je t’aime….".
Serafina Steer, plus discrète mais déjà complètement à son aise va occuper une place grandissante jusqu'à illuminer la place dans une de ses interprétations (harpe chant) durant laquelle ses compères sauront la jouer en sourdine.
On sent une véritable osmose sur scène, un plaisir partagé par chacun des membres. Ils achèveront de nous amadouer en partagent des bonbons (la veille c’était fruits secs)
Un rappel unanime appuyé par une standing ovation (fauteuil oblige) fait reparaître ce mirage sonique pour 3 morceaux supplémentaires. Le public en redemande mais cette fois ci sans succès. Le spectacle est terminé pour ce soir. Pour les inconditionnels, il reste deux soirées qui promettent.
Malgré des influences hétéroclites, nous aurons assisté à un vrai travail de résidence qui aura dépassé la juxtaposition des compositions de chacun pour nous offrir une interprétation mâtinée et cohérente. Dans un esprit bien distinct de celui défricheurs des Trans, cette résidence est une vraie réussite du festival et a donné le jour à un projet très ambitieux. |