Voilà près de sept ans que nous étions sans nouvelle de Superflu, groupe nordiste qui nous avait enchantés avec leur second album Tchin tchin.
Un septennat, en politique comme ailleurs c'est long ! Ça l'est d'autant plus dans le milieu musical dit alternatif. Nous imaginions la bande de Nicolas Falez, leurs guitares et leurs mélodies délicates rangées au placard. C'est donc avec un bonheur avoué que l'on s'invite à la naissance du troisième rejeton de la famille, le bien nommé La chance.
Il a fallu du temps pour accoucher de ce nouvel opus. Sont passées par là quelques années de galère, une nouvelle configuration du groupe. Le songwriting délicat est toujours là, la beauté des textes et des mélodies également. La chance nous ravit dès les premières écoutes. On se retrouve en terrain connu, goûtant de nouveau à la douce nostalgie du groupe.
Superflu nous propose la chance en douze titres parfaits. La qualité des arrangements qui faisait la force de Tchin tchin est toujours au rendez-vous. L'alchimie des voix de Nicolas et de Sonia ainsi que les ambiances feutrées le sont également.
Proche tant dans l'esprit que dans le parcours artistique des (autres) remarquables Tue-Loup, Superflu mérite davantage de reconnaissance. Comme on le présageait, La chance est un très bon album, une galette qui contraste avec le reste de la production musicale française. Superflu se révèle en alternative intéressante à l'antipathique Murat. Une douce révolution qui nous fait regretter amèrement le manque de place laissée aux artistes navigant loin des courants porteurs.
Groupe intimiste sans tomber dans l'élitisme, Superflu fait preuve tout au long de cet album d'une grâce mélodique à l'image de "Nombril", "Je vais plutôt bien" ou du grinçant "Miracles".
Vu la qualité en présence, sachons préserver cette chance et soutenir ce groupe séduisant....
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