Partition pour 7 comédiens écrite et mise en scène par Gildas Milin, avec
Marc Arnaud,
Morgane Buissière,
Julia Cima,
Rodolphe Congé, Éric Didry, Déborah Marique et
Gildas Milin. Vous avez un projet de spectacle et de films et vous ne savez pas vraiment où ça peut vous mener. Une vague idée. Pourquoi ne pas rassembler quelques amis et leur demander de s’exprimer sur l’Amour et l’intelligence ?
Voilà le point de départ de Machine sans cible … Et le public est naturellement convié à rentrer dans l’expérience. Que dire alors… comment le dire ? Quoi de plus familier et à la fois quoi de plus personnel que sa définition de l’intelligence et de l’amour.
Pourquoi les mots ont-ils du mal à sortir, pourquoi est-ce qu’ils s’accompagnent d’une fragilité extrême ? C’est l’image évoquée d’un papillon qu’on voudrait voir se poser sur sa main, alors faut-il partir à sa rencontre, le chasser et chercher à l’attraper ? ou au contraire attendre sa venue improbable dans le silence et le calme.
L’amour, l’intelligence s’opposent-ils, l’un appelle-t-il l’autre ? et qui vient en premier de l’œuf et de la poule.
A notre époque où les moyens de communiquer sont multiples, faciles, un téléphone à portée de main, faudrait-il se faire violence pour expliquer ce qu’évoquent les mots Amour Intelligence. Et si on oubliait de déclarer son amour à celui/celle qu’on aime…
Gildas Milin a orchestré une machination savante, qui n’en est pas moins drôle et sensible. La mise en scène est belle, déclinée sous le signe du noir et du blanc, les corps sont souples et cependant ils restent distants, chacun seul dans ses propres sensations à expliquer. Ils se retrouvent parfois mais les uns à côté des autres, ne se voyant plus, ils esquissent quelques pas gracieux ou chantent.
Serait-il désormais plus facile de parler à des machines : parler devant des micros, à travers des téléphones, que de s’adresser directement à l’autre, présence à ses côtés. Faudrait-il que ce soit la machine qui nous révèle aussi qui nous sommes ?
Et si la cible n’était pas finalement que le cœur de l’Homme ? |