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Interview   (Paris)  février 2008

A la veille de la sortie de leur nouvel album éponyme, le 10 mars 2008, et un concert au Nouveau Casino le 22 février, Arther nous consacrait un peu de temps pour une interview téléphonique avec Juliette, la chanteuse.

J’ai fait quelques recherches sur Internet pour trouver votre biographie, et je n’ai pas trouvé grand-chose…

Juliette : On est un groupe mystérieux…

J’ai seulement trouvé que votre groupe s’est formé en 2003, vous êtes une formation rock traditionnelle : chant, guitare, basse, batterie. Et puis ta voix qui sort un peu de l’ordinaire, un peu magique...

Juliette : Ben écoute, c’est normal, ça fait 15 ans que je mue.. (rires)

Tu peux m’en dire un peu plus sur l’origine du groupe ?

Juliette : Alex le guitariste et Kévin le batteur sont des copains de lycée. En 2002 ils sont partis un an à Londres dans l’idée de monter un groupe là-bas et pour trouver une chanteuse. Ils ont rencontré pas mal de monde, mais ça n’a pas vraiment marché. Ils sont revenus sur Rennes (ils sont Bretons à la base) et la rencontre s’est faite là-bas. J’ai une formation en piano et guitare, j’avais pas mal de temps à cette époque et du coup je me suis lancée. Benoît le bassiste nous a rejoint quelques mois plus tard. On a changé de bassiste dernièrement puisque Benoît est parti, mais Thibault nous a rejoint.

D’où vient le nom Arther ?

Juliette : Alors notre grand problème c’est qu’on a pas d’explication ! On était en train de réfléchir à un nom est c’est sorti tout seul. C’est assez efficace, ça sonne français et anglais. Ce qui est marrant c’est que ça ne veut rien dire. En fait c’est Alex qui n’arrivait pas à dire Arthur alors du coup… (rires)

L’anglais est-il un choix délibéré ou l’un d’entre vous a-t-il des origines outre-manche ?

Juliette : Ce n’est pas facile de se justifier sur ce choix. On écoute tous du rock en anglais. Donc forcément, si on considère la voix comme un instrument, si on veut retrouver cette sonorité, il faut chanter en anglais. Et puis on vient de rentrer d’une semaine en Angleterre, ou le rock et la pop sont omniprésents, c’est dans cet univers que l’on veut s’inscrire. Les groupes de rock français ne nous inspirent pas vraiment, même si Noir Désir reste tout de même une référence.

Quelles influences alors ?

Juliette : Elles sont assez diverses. Moi, c’est Radiohead à fond, tous les groupes des années 70, The Doors, les Beattles, Velvet Underground. Et puis au niveau des chanteuses Billy Holliday, Beth Gibons. Pour les gars, c’est plus U2 (à fond), et les Red Hot (beaucoup). Les influences sont quand même assez diverses, c’est ça qui est intéréssant. Les gars sont dans un esprit très assez rock. Au niveau de ma voix, je suis plus inspirée par un style plus calme. C’est ce qui donne une complémentarité.

Dans l’album, tous les titres sont en anglais, sauf un, "Ederlezi" .

Juliette : En fait c’est en tzigane. La musique vient du film Le temps des gitans , et on la chantait beaucoup avec ma sœur. Du coup on l’a reprise en version rock.

Pour l’écriture de vos propres chansons, comment cela se passe-t-il ?

Juliette : On écrit à deux, Alex et moi. Mais au niveau de la composition des chansons, c’est vraiment un travail à 4. On part sur un riff, une série d’accords ou une mélodie de voix, et on improvise à quatre dessus. Ce n’est pas moi, ni Alex, c’est vraiment un travail de groupe. Le travail de groupe, gérer le collectif, c’est vraiment dur mais c’est comme cela qu’on souhaite fonctionner, c’est ce qui nous porte. C’est compliqué mais passionnant.

Le groupe formé en 2003, le premier album en 2008. Pourquoi autant de temps ?

Juliette : Pour plusieurs raisons en fait. Il fallait que la musique soit prête, pour l’album nous plaise et nous parle, qu’on ne le regrette pas. Et puis c’est aussi lié à MySpace. On l’a découvert il y a 1 an et demi. Ca a très bien marché puisque que l’on a eu beaucoup de visites. On a rencontré notre label par cet intermédiaire. On est alors parti sur une coproduction. Mais de toute façon on avait besoin de cela aussi, d’être soutenu. Il était nécessaire de se faire accompagner dans ce projet.

Parlons de l’album maintenant. Sans même détailler le contenu des chansons, rien que par les titres : "Totally out", "Ghost of my mind", "Move to tears" , "Insensible Mind" , "Raining on me", "Loose again"… Ce n’est pas un peu sombre tout ça ?

Juliette : Oui, je crois que les paroles sont globalement très sombres. C’est aussi le regard qu’on a sur le monde aujourd’hui, sur la société. Les paroles sont assez différentes puisque si certaines sont engagées et retranscrivent notre vision du monde d’aujourd’hui, d’autres parlent davantage de choix, de sentiments personnels. Mais l’idée globale c’est que l’on est dans une société ou les gens ont du mal à agir collectivement. Des chansons comme "I do" ou "Insensible mind" parlent de cette difficulté de s’engager collectivement, quand on est né dans une société ou l’individualiste prime. La chanson "Totally out" est une métaphore, on parle des "grands" (ceux qui ont le pouvoir) de ce monde qui se gavent de la douleur humaine jusqu’à en être complètement saouls.

A côté de ça il y a la chanson "Woman" qui est un peu seule, c’est un peu dommage, qui parle vraiment des femmes. Je suis super féministe, et ce qu’on explique c’est qu’il n’y a pas de nature féminine ou masculine, que les différences aujourd’hui ne sont pas naturelles, elles sont sociales. En gros, il faut pouvoir se remettre en question, pour se construire une identité propre, celle qu’on a choisie. Je me bats contre l’idée de complémentarité, d’une différence qui nourrirait les rapports homme-femme, c’est de la connerie. Cela ne fait que nous séparer, cela nous mène juste à l’incompréhension. Le féminisme est un humanisme, et je pense qu’on y gagnerait vraiment à réfléchir les rapports homme-femme, pour quelque chose de plus égalitaire mais en profondeur.

Des titres préférés dans l’album ?

Juliette : On est unanime, je crois que c’est "Insensible Mind". C’est ce vers quoi on veut aller maintenant. Mais c’est une chanson assez compliquée où la structure n’est pas évidente. Oui, pour le prochain album, on veut aller vers « TV Show » et « Insensible Mind » où la voix est bien mise en avant, et où les parties instrumentales ont toute leur part. Du coup on s’éloigne un peu des structures basiques des chansons.

Des adjectifs pour décrire votre musique ?

Juliette : Hum… sombre oui…C’est justement ce qui me semble intéressant dans votre musique : le titre est sombre, mais l’instrumentation est dynamique, et ta voix apporte une certaine clarté.

Peut-être pas si sombre que cela finalement…

Juliette : Je crois justement qu’elle est pleine d’antagonismes en fait. Elle est révélatrice de ce que nous sommes individuellement, dans notre façon de vivre, de penser, même dans ce qu’on écoute. Notre musique est une sorte de confrontation ou on essaie perpétuellement de se réajuster pour que ça marche. Elle est faite de tous ces heurts et de toute cette difficulté à se comprendre. Mais je pense que cela fonctionne puisque sur scène on y prend beaucoup de plaisir, même si ce n’est pas gagné d’avance.

En parlant de scène, je vous suis depuis quelques mois déjà, j’ai vu que avez eu récemment plusieurs dates en Angleterre. Les Anglais ont la réputation d’être les meilleurs supporters du monde. Est-ce vrai aussi concernant votre musique ?

Juliette : (rire) Je sais que ça leur a plu, que ça leur a vraiment parlé, et c’est important pour nous. Les gens sont vraiment très rock et font du rock. C’était la première fois que j’allais à Londres, et c’est là-bas que j’ai vraiment compris d’où venait notre musique, j’ai compris ce qu’Alex et Kévin voulaient dire. Même les petites salles sont très bien équipées niveau sono, on peut jouer fort, on peut jouer rock, alors qu’en France il ne faut pas que ça fasse trop de bruit, il faut que ça reste accessible… Et là-bas, j’ai l’impression qu’ils ne se posent pas de questions. Ils foncent, ils sont super libérés et décomplexés.

Vous pensez avoir votre place dans le paysage anglophone déjà très chargé ?

Juliette : Ben écoute, on a eu des commentaires vraiment très très sympas, ils disaient que c’était vraiment un son nouveau (on s’la pète à fond… (rire) ), différent de ce qu’ils entendaient habituellement, même si je ne suis pas très objective.

Peut-être grâce à ta voix ?

Juliette : Oui peut-être. En rentrant on s’est dit qu’il fallait absolument qu’on reparte en Angleterre, quitte à vivre. On pense, en tout cas, qu’il y a peut-être quelque chose qui peut se faire là bas.

Plus qu’en France ?

Juliette : Non, pas plus qu’en France. Là, on est parti sur un album, sur des dates, donc de toutes façons on a plein de choses à faire en France. On verra après la tournée, mais en tout cas ça m’a vraiment emballée.

Confiante ?

Juliette : Oui, on est vraiment portés par le projet, c’est ce qu’on veut faire, et on a cette force qui nous tient. En même temps, une semaine à peine avant la soirée de promotion de l’album au Nouveau Casino cela vaut mieux ! (le 22 février)

Vous pouvez découvrir immédiatement Arther sur Froggy's Delight en session acoustique en cliquant ICI !

 

En savoir plus :
Arther sur Myspace

Crédits photos : Vanessa Bureau (Plus de photos sur Taste of Indie)


Vanessa Bureau         
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