C'est dans un Divan du Monde quasiment vide que nous pénétrons ce soir. Des tables ont même été installées devant la scène, chose rarement vue ici.Le public est clairsemé, pour ne pas dire carrément en retard.
Afin de combler le vide, la régie diffuse une vidéo sur écran, dont le montage pourrait donner le mal de mer à un capitaine au long cours. Le contenu est aussi douteux que notre capacité à suivre l'enchaînement des images.
Sous l'écran apparaît une paire de pieds, le premier se lève pour laisser la place à Marie-Flore, propriétaire des seconds. Cette (très jolie) jeune femme est accompagnée de sa (elle aussi très jolie) guitare, d'une paire de micros et d'une timidité à fleur de peau. Timidité ou fragilité ? Les deux mon capitaine.
La chanteuse égrènera six chansons ou se mêlent talent, mélancolie et fragilité. Ses longs doigts courent sur la guitare demi caisse rouge, ses pieds jouent avec une pédale sampler, dont elle tire des boucles rythmiques qui étoffent ses compositions. Sa voix est un murmure à nos oreilles, charmées par tant de simplicité. Une belle surprise que cette première partie.
Après une nouvelle vidéo douteuse, ou se mêlent avocat (pas le légume) et introductions que la décence m'empêchent de préciser plus avant, entrent les quatre membre de Koko Von Napoo; lauréats du prix CQFD.
Ce quatuor, composé de Toupie (chant), Kiddo (claviers) Renarde (batterie) et Kokoboy (basse) a misé sur l'investissement matériel, ils ont à leur disposition 2 claviers Korg, un synthé dissimulé sur la table de Toupie qui contient aussi une boite à rythme et un piano à bouche.
Mais les jeunes gens ont aussi misés sur la nostalgie de trentenaires, les fameux adulescents, chers aux stagiaires des services marketing. En effet, à l'écoute (découverte, devrais-je dire) des chansons de la bande, force est de constater qu'ils ont appris leur credo Post-Punk par cœur.
Outre le pillage en règle du chant de Young Marbles Giant, Toupie donne l'air de se faire royalement chier, son regard vide, perdu dans le plafond (n’) en dit (pas) long. Kiddo, elle se retient de pouffer de rire, pourtant, le son des ses synthés est, outre le pillage du reste du Post-Punk, fort plaisant. Renarde, elle, cligne des yeux à chaque fois qu'une de ses baguettes touche un des fûts. Il n'y à guère que le son de basse de Kokoboy qui relève l'ensemble, mais le tout s'effondre dés qu'il chante ou pompe joyeusement la ligne de basse d'un morceau des Sugarcubes. Décevant.
Encore une vidéo dont le sujet est un parisien, nous narrant son histoire de la rue Saint Denis. Puis Monade entre en scène alors que la salle est un peu plus remplie.
Laetitia Sadier à gauche, avec sa guitare, Marie Merlet au centre, jouant de sa guitare comme d'une basse. A droite Nicolas Etienne et son synthé, qui manquera de volume tout au long du concert et enfin, derrière tout ce petit monde, David Loquier à la batterie.
Le live commence par "Etoile", premier titre de leur dernier album. Le chant de Laetitia et de Marie se complète plutôt bien. L'ambiance sur scène est détendue, cela tiens essentiellement à l'assurance et à la personnalité de Laetitia, qui même si la communication n'est pas quantitative, est au moins franche.
Les titres se suivent, mélangeant les deux albums. Le charme naturel et discret des bordelais, a complètement conquis le public qui applaudit chaleureusement chaque fin de morceau. Il faut dire que les titres de Monstre Cosmic prennent tout leur sens exécutés sur scène, plus que ne le laissait présager les écoutes, au moment de sa sortie.
Marie, quand à elle restera toute la soirée, penchée sur sa guitare, absorbée par son jeu, qui est celui d’un bassiste. Le plaisir qu'elle en tire est visible aux sourires qui se dessinent sur son visage. Après une petite pause de rigueur, la bande viendra nous rejouer quelques titres.
A peine le concert terminé, Laetitia et ses comparses, viendront saluer leurs connaissances dans la salle. Quand je vous disais que la simplicité habite ces personnes, ceci en est une preuve supplémentaire.
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