Réalisation Paul Thomas Anderson. USA. 2007. Avec: Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Kevin J. O’Connor.
Dans les années 30, Daniel Plainview, prospecteur pétrolier, trouve un gisement important dans une région aride de Californie. Il rachète alors les terres et propose aux pauvres paysans locaux de travailler pour son compte.
Une communauté va se créer autour du gisement, incluant les familles des ouvriers, et aussi un prêcheur que Plainview va voir d’un mauvais œil. Plus la collectivité va prospérer, plus la tension entre les deux hommes va s’amplifier.
Après Boogie nights, Magnolia et Punch Drunk love, P.T Anderson realise un grand film épique avec There will be blood. Il a gagné grâce à ce film l’ours d’argent du meilleur réalisateur et le prix de la meilleure musique à la dernière Berlinale.
Daniel Day-Lewis incarne un personnage à la psychologie complexe. Cet homme animé par l’esprit de compétition est prêt à tout pour réussir. Il n’hésitera pas à avoir recours à des procédés machiavéliques, comme utiliser son fils adoptif pour ses affaires. Mais ce pragmatisme intéressé sera parfois émaillé par des sursauts d’humanité qui dévoilent le vrai Plainview. On voit cet homme glacial dévoiler sa fragilité en particulier avec son fils qu’il exploite pourtant.
Il en est de même avec le prêcheur de la communauté qui lui aussi est ambigu, naviguant entre le fondamentalisme religieux et l’appel de l’argent. Cette aventure humaine profonde et rude décrit aussi le milieu du pétrole, sujet d’actualité brûlant. Anderson a décidé de parler du sujet à travers des événements personnels, rendant le discours d’autant plus retentissant.
Le côté dramatique est sublimé par la musique de Jonny Greenwood, membre de Radiohead. Violoncelle et piano délivrent des nappes atonales, parfois presque grinçantes, faisant symbiose avec l’image.
On retrouve la touche d’Anderson dans ce film. Ses personnages principaux sont souvent touchés par la solitude, bien qu’évoluant au sein de communautés (le milieu du porno dans Boogie nights, Los Angeles dans Magnolia, une famille nombreuse dans Punch Drunk love) la critique de l’ "American way of life" passe en se penchant sur les réactions individuelles. A noter aussi l’omniprésence de la musique.
Enfin, la prestation de Daniel Day-Lewis est magistrale. P.T Anderson dit de lui qu’il "est un acteur incroyable. Il ferait passer n’importe quel réalisateur pour un bon cinéaste".
Bref, du grand cinéma. |