Il aura fallu pas moins de quatre années au groupe Belge Anglophone Girls in Hawaii pour nous présenter une succession au magnifique From here to there.
Le temps nécessaire pour fêter un public particulièrement réceptif et négocier le virage délicat du second album.
Deux années de tournées auront été nécessaires au groupe pour pérenniser son statut de nouveau fer de lance de la scène rock Belge. Une aventure harassante, de l’aveu du groupe et qui aura imposé un retour aux sources.
D’autant que ce collectif reste attaché à la nature, si on en croit la nouvelle pochette de l’album. Apres le paysage enneigé de leur premier EP et celui verdoyant du premier album, le groupe agrémente sa dernière composition photographique d’une tête de cerf. Un intérêt assumé qui penche du coté du panthéisme ?
Au delà de la plastique des pochettes, on retrouve dans Plan your escape une filiation avec son prédécesseur.Une instrumentation travaillée et une production léchée mais surtout la voix d’ Antoine Wielemans : un timbre à la fois nazillard et éthéré, une tonalité légèrement en retrait qui marque une nouvelle fois l’album de son emprunte.
L’ambiance démarre le plus souvent sur un tempo calme, des accompagnements folks, une ambiance posée, qui sera ensuite ponctuée d’accélérations soniques et d’envolées lyriques. Le groupe joue du décalage entre cette voix et l’instrumentation ainsi que sur les alternances de rythmes.
Ce jeu tourne à plein pour nous offrir les meilleures compositions de l’album.
"This farm will end-up in fire", qui ouvre l’album évoque bien se décalage entre une section rythmique entêtante et un chant monocorde .De même, l’excellent morceau "Fields of gold" qui démarre sur une association guitare folk /chant sur laquelle vient se greffer une rythmique lourde au moment où le chant s’affirme.
On retiendra également le plus rock "Bored" marqué par l’omniprésence des guitares ainsi que "Grass hopper" où le rythme survitaminé peut nous rappeler la Mano Negra.
Le morceau "Road to luna" pourra également nous évoquer un riff de guitare échappé de The corals.
Quelques collages sonores feront des intrusions ponctuelles notamment dans l’instrumental "5.20.22" ou bien sur "Coral" ou la mélodie enfantine constituée de piano et xylophone est polluée par des grésillements .
Au moment de conclure, on se retourne sur un album bigarré, où chaque morceau révèle une véritable identité et qui recèle par ailleurs quelques perles. Le collectif a brillamment passé le cap du second album.
Reste à confirmer sur scène où le groupe a fait ses armes. |