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Interview  (Paris)  novembre 2007

Six mois après une magistrale – bien que trop brève – prestation au Point Ephémère, les Liars effectuaient un retour fracassant dans la capitale en novembre dernier. Prestations scéniques apocalyptiques, déménagements en pagaille, foultitude de projets annexes sans toutefois omettre une nouvelle galette plus réjouissante que jamais, les Liars semblent à leur apogée créatrice. L’occasion idéale pour revenir sur dix années d’activisme en somme.
A peine installé dans les loges de la Maroquinerie, voici qu’Angus s’enquiert auprès du responsable promo de Virgin de savoir s’il dispose d’un peu d’herbe. Impossible à cet instant de ne pas se remémorer la prestation de Deerhunter où, un mois auparavant dans les mêmes murs, était disposé au milieu du stand merchandising un splendide écriteau – en français s’il vous plaît – annonçant que le groupe souhaitait liquider son stock. L’interview pouvait enfin débuter sous les meilleurs auspices.

Commençons avec quelques questions sur votre nouvel album, quand vous-y êtes vous attelé ?

Angus : Nous avons commencé à réfléchir à ce disque dès que ‘Drum’s Not Dead’ a été achevé. Cet album et le précédent avaient demandé beaucoup de temps avant leur parution. Cette fois, nous voulions sortir quelque chose très rapidement. Nous nous sommes vite mis au travail, avons commencé à en parler, à développer des idées, à fixer une date de sortie … Nous avions donc cette deadline et nous souhaitions vraiment travailler en fonction de celle-ci, ce qui est assez inhabituel dans pareille situation. Autre différence par rapport à nos précédentes réalisations, on a simplement voulu écrire des chansons et s’amuser. On a écrit chacun de notre côté (une partie du groupe habite à Los Angeles et l’autre à Berlin) de manière complètement dingue. Puis, on s’est réunis pour faire le bilan.

Nous avons tous eu en commun le désir d’écrire des chansons. Pour la première fois, il n’était pas question d’écrire un album, mais avant tout des chansons individuellement. D’une certaine manière, nous avons retrouvé le rapport à la musique que nous avions dans notre plus jeune âge. Ainsi, Julian est d’abord venu pour jouer de la batterie sur des titres que je travaillais. Ensuite nous nous sommes tous retrouvés pour faire échanger et trouver de nouvelles idées, bosser en studio, avant de retourner à Berlin pour enregistrer durant deux semaines. Et j’insiste, dans la mesure où nous travaillions en fonction de cette deadline, nous avions vraiment cette propre pression de finir très rapidement. Nous avons commencé de travailler sur ce disque en novembre et il est sorti en août … Le plan était de le sortir à l’automne.

Est-ce pour faire une coupure avec le passé que vous n’avez pas choisi de titre ? Ceux des albums précédents étaient pourtant bien alambiqués !

Julian : C’était plus un message pour dire qu’il s’agissait d’une collection de chansons que nous espérions que les gens allaient aimer.
Angus : Nous voulions absolument éviter toute signification, comme dans nos travaux passés où le titre évoque déjà plein de choses avant même d’avoir entendu la musique. L’artwork et les titres sont vraiment des choses que l’on travaille. Mais cette fois nous étions tous d’accord pour que le titre soit simple, l’artwork épuré … Retour aux basiques ! Nous ne cherchions vraiment rien, aucune signification derrière.

Qu’est ce qui vous a le plus influencé au moment de son élaboration, musicalement ou non ?

Angus : Je crois que pour la première fois, le disque est fait de telle façon que nous voulons que les gens se creusent la tête pour trouver nos influences. C’est presque comme si chaque chanson était une référence à une période de notre vie. Nous voulions retrouver l’esprit de cette musique qui nous touchait énormément lorsque nous étions adolescents. Cette musique simple qui te prend aux tripes, qui est vraiment importante pour toi. Pas à cause du nom du groupe, ou du lieu où le disque a été enregistré ni du titre de celui-ci, juste avec des bonnes chansons dedans. Nous avons pensé à des groupes comme les Smiths, les Cure qui sont quelque part des classiques, ou alors des groupes de la fin de notre adolescence, comme Rage Against The Machine, Nirvana, qui écrivaient des chansons incroyables. Au-delà de ça des trucs comme Portishead nous ont aussi influencé.

Chacun de vos disques est tellement différent des autres que l’on pourrait croire qu’il ne s’agit pas du même groupe : est-ce délibéré ?

Angus : Cela se fait naturellement, on commence par travailler sur un projet qui implique de la batterie et ce n’est qu’à la fin de celui-ci que l’on apporte les guitares, que l’on cherche des harmonies. Ce sont nos idées qui sortent et comme tant de choses nous attirent, la question est plutôt de voir ce qui n’y figurera pas. Il y a tant de genres de musique à explorer que s’en tenir à un seul serait tricher par rapport à nous même.

Julian : Même si on devait faire un disque de banjo, on le ferait différemment. C’est juste une sorte de progression artistique dans nos vies.

Angus : Nous aimons tous le banjo mais aucun de nous ne sait en jouer. Cela pourrait être intéressant de se dire : apprenons le banjo pour faire des chansons ou même un disque sur le banjo. Nous sommes tous très intéressés par la batterie et c’est pourquoi elle tient une part si importante dans notre musique.

Concernant vos projets extramusicaux, où en êtes vous ?

Angus : Julian a fait beaucoup d’artwork pour notre groupe et aussi pour d’autres. Nous sommes tous des gens créatifs en général, et j’imagine que dès qu’on en a l’opportunité, on essaye de sortir un peu de la création musicale.
Julian : Actuellement, il y a tellement à faire autour du disque lui-même. Une chose dont tu prends conscience est de ne pas vouloir être contrôlé par d’autres gens sur ces sujets là. Tu essayes de penser à ce que tu veux vraiment faire, ce qui n’a peut-être jamais été fait, toute sorte d’idée intéressante. C’est vraiment très excitant.

Qui est en charge de l’élaboration de vos tournées ?

Angus : Nous. On décide de ce que l’on veut faire, on a un agent chargé de réserver mais au final la décision nous revient. Il arrive parfois qu’il nous impose certaines dates mais c’est quand même nous qui avons la main sur la durée ou qui pouvons imposer telle ou telle autre.

Sinon, vous avez un rituel avant de monter sur scène ?

Angus : Oui on écoute du hip hop à fond pour se chauffer un peu !! Un peu de whisky ou de bière mais rien d’exceptionnel. Un thé au citron des fois aussi …

Qu’est ce que vous cherchez en jouant sur scène ?

Angus : Pour moi c’est la seule chance que nous avons de montrer à notre public que nous ne sommes pas des rock stars, qu’il peut faire la même chose que nous. De plus, c’est une chance qui nous est donnée de pouvoir jouer notre musique d’une manière que les gens apprécieront. Et j’espère, même si cela fait un peu sérieux, que le public puisse nous rejoindre pour une communion.

Avez identifié des changements dans votre public depuis vos débuts ?

Angus : Non même nous ne remarquons pas grand-chose et que ce sont plutôt d’autres gens qui nous le dise. Il y a toujours les fans hardcore du genre ‘c’est la huitième fois que je viens vous voir !’. Mais non globalement, pas de bouleversements majeurs. Pas de cheveux plus longs, de pantalons plus larges, ce genre de trucs …

Et vous aimez jouer sur scène ?

Angus : Oui, c’est très amusant, c’est une forme d’exutoire. Beaucoup de gens disent que je suis très violent dans mes rêves et je serais probablement beaucoup plus violent dans la vie si je n’avais pas cette possibilité de me monter me défouler sur scène.

Quels disques récents pourriez-vous conseiller à nos lecteurs ?

Angus : The Knive, énorme !
Julian : Rien entendu de vraiment intéressant ces derniers temps …

Et pour finir si vous deviez résumer votre musique en trois mots, quels seraient-ils ?

Angus : Difficile à dire … ‘Honest to God’.

Au moment de se saluer, Angus réitère à notre encontre sa demande initiale pour récupérer un peu de cette herbe qui rend niais. Pour la suite, les Liars confirmeront sans conteste leur statut de rouleau compresseur scénique, néanmoins un poil en dessous des récents Nouveau Casino et Point Ephémère. Allez savoir ce qu’il a pu manquer ce soir …

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Liars
Le Soundcloud de Liars
Le Myspace de Liars
Le Facebook de Liars

Crédits photos : Laurent Hini (plus de photos sur Taste of Indie)


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# 24 novembre 2019 : Black Friday culturel

De la musique, des livres, de la réalité virtuelle, du cinéma, du théâtre, des expos... Bref, vous êtes sur Froggy's Delight et on vous a préparé une chouette petite sélection culturelle pour la semaine.

Du côté de la musique :

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et toujours :
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"Lucarne" de Cassagrande
"Air India" de David Sztanke
"Immanent fire" de Emily Jane White
"Bach, Liszt, Wido : Organ works at La Madeleine" de Jae Hyuck Cho
"What's in it for me ?" le Mix numéro 4 de Listen In Bed
"Femme idéale" de Ludiane Pivoine

Au théâtre :

les nouveautés avec :
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"Douce" au Théâtre Lepic
"Soulèvement" au Théâtre national de Chaillot
"Mort prématurée d'un chanteur polulaire dans la fleur de l'âge" au Théâtre du Rond-Point
"Au Café Maupassant" au Théâtre de Poche-Montparnasse
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"Grand Menteur"
"Juste ça"
des reprises :
"Les Femmes de Barbe-Bleue" au Lavoir Moderne Parisien
"Les couteaux dans le dos" au Théâtre Les Déchargeurs
"Evita - Le destin fou d'Evita Peron" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Une Chambre en Inde" au Théâtre du Soleil
"D'un retournement l'autre" au Théâtre de la Reine Blanche
"Les Bijoux de pacotille" au Théâtre des Abbesses
et la chronique des spectacles à l'affiche en novembre

Expositions avec :

"Hans Hartung - La fabrique du geste" au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris

Cinéma avec :

Oldies but Goodies avec :
"Moonrise" de Frank Borzage
"L'incinérateur de cadavres" de Juraj Herz
et la chronique des films à l'affiche en novembre

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"Cauchemar" de Paul Cleave
"La grande aventure de l'égyptologie" de Robert Solé
"La ligne de sang" de DOA & Stéphane Douay
"Matière noire" de Ivan Zinberg
"Que les ombres passent aux aveux" de Cédric Lalaury
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"Les faire taire" de Ronan Farrow
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"Résistante" de Jacqueline Fleury Marié
"Une histoire de France tome 1, La dalle rouge" de Michel Onfray, Thomas Kotlarek & JEF

Froggeek's Delight :

"Oculus Quest" Le casque de réalité virtuel autonome

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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