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Interview (première partie)  (Paris)  11 mars 2008

Nous avons rencontré Kent pour une séance d’enregistrement acoustique, une séance de photo et une interview. Cette dernière s’est déroulée en deux temps. Grand bavard, mais il m’avait prévenu, nous avons dû quitter les bureaux de son agence de promotion pour laisser les gens rentrer chez eux tranquillement. L’interview s’est donc terminée dans un bar à coté de l’agence. Nous vous livrons ici une première partie de cette interview, le reste la semaine prochaine.

J’aimerais qu’on revienne un peu sur Starshooter et les débuts.

Kent : T’as du temps ? (Rires)

On peut faire une version courte ? (Rires) Comment vous vous êtes rencontrés ?

Kent : Sur les bancs du collège, en quatrième, pour le noyau. On fond de la classe à coté du radiateur, on n'avait pas envie d’aller au club vannerie ou poterie le mercredi après midi, on ne voulait pas faire de sport non plus, alors on a fait de la musique. On se retrouvait et on écoutait des disques, celui qui piquait des disques à son grand frère, moi qui commençais à apporter des 45 tours.

Il y avait cette envie de monter le groupe, sans savoir jouer d’aucun instrument. J’ai acheté la guitare après avoir formé le groupe, la batterie de Phil c’était des barils de lessive, l’ampli c’était une vieille radio à lampe. La guitare électrique était une guitare classique (cordes en nylon, achetée 250 francs) avec un micro de téléphone scotché dessus. Ca démarre comme ça.

Et ça s’est terminé comment ? Sur ton site, tu écris que vous n’aviez pas envie de devenir un groupe établi.

Kent : Y’avait de ça. A dire vrai, tout ce qui fait sourire à 17 ans sur les groupes de rock vieux, c‘est-à-dire de plus de 25 ans. On disait : "à 25 ans, on arrête, on sera trop vieux". Puis on voyait des groupes comme Led Zep ou les Who qui avaient au moins cet âge là. On ne les trouvait pas terribles, il y avait une espèce de starisation qui ne leur allait pas du tout, on ne voulait surtout pas ressembler à ça.

Puis une fois embarqués dans l’histoire, on a vécus notre vie de groupe de rock, en passant par tous les stades : la découverte au premier album, le deuxième album rejeté, le troisième au purgatoire et le quatrième hosanna, tout le monde trouve ça bien, mais le public est plus là (rires). Et puis nous, 5 ans sur la route, on est sur les rotules, la tête vidée. C’est un stade, ce que gèrent bien les vieux groupes maintenant.

Quand on a commencé, on était une bande d’adolescents, tous sur le même moule partageant les mêmes disques, les mêmes filles, pas établis, sans foyer. A 25 ans, tout le monde à sa manière de vivre bien à lui, le groupe devient un petit dénominateur commun, on se retrouve pour aller aux répétitions, alors qu’avant on était tout le temps ensemble. A un moment donné, on peut avoir une nostalgie d’une naïveté perdue, ce qui était un peu mon cas.

Il fallait passer au stade de l’entreprise, pas du point de vue matériel, on a toujours fonctionné sur ce principe avec Starshooter. On s’est d'abord constitué en association, puis on a créé une société dès que de l’argent est rentré. On avait une conception très démocratique, on était tous au SMIC, je touchais autant que le chauffeur du camion, l’argent était redistribué, on achetait du matériel, enfin tout ça.

Et puis à un moment donné, tout ça s’est émoussé, il y a eu des tiraillements. On a décidé de faire une pause de 6 mois, on s’est revu et moi ça ne m’a pas convaincu. Musicalement, on était dans une drôle d’histoire, on était avec nos guitare, basse, batterie, on a enregistré le dernier album à Londres et il y avait l’arrivée de la New Wave, avec Soft Cell, les premiers Depeche Mode, tous ces groupes à synthé et boîte à rythme. On adorait ça mais ce n’était pas notre musique. Il aurait fallu apprendre, ça aurait donné quelque chose d’artificiel, on se cherchait. Comme un vélo dont la chaîne déraille tout le temps. Donc on a dit qu’on s’arrêtait. Au début, on s’est donné 2 ans, mais si on avait vraiment fait ça, on serait peut-être un vieux groupe aujourd’hui.

Que sont devenus les autres membres de Starshooter ?

Kent : Tous clochards (rires). Jello est régisseur de spectacles depuis longtemps, il fait de grosses tournées. Mickey est dans le Sud à Radio Zinzine, c’est une radio libre associative, qui est toujours restée plus une communauté libertaire vers Aix en Provence, c’est un mythe là-bas. Phil est parti aux Etats-Unis il y a 20 ans maintenant, il retape des bateaux, il fait de la déco de restaurants, de maisons. Il a toujours dit : "je suis batteur de Starshooter, je suis pas batteur".

Durant la fin de Starshooter, après avoir dessiné les pochettes des disques du groupe, tu t’es lancé dans la BD comme changement de cap ?

Kent : Non c’était en parallèle, j’étais publié en même temps. Je suis monté à Paris dès l’âge de 16 ans, avec mon carton à dessin sous le bras, en train ou en stop. Je n’étais pas bon et je n’ai pas été pris. Mais à ce moment là, j’ai rencontré Jean-Pierre Dionnet à Metal Hurlant, qui a ouvert mes dessins et m’a dit : "c’est pas encore ça, mais j’aime bien ce qui se passe". Il m’a fait rencontrer Tardi, Moebius, Serge Clerc. Je suis rentré dans la famille Metal Hurlant en faisant des vignettes qui accompagnaient les articles, puis une page, quatre pages, etc.

Et c’était à la même période, premières publications 1976 et le premier 45 tours de Starshooter, c’est 1977. En revanche, à la fin de Starshooter, j’ai foncé dans la BD parce que je n’avais plus que ça à faire. J’étais fatigué des tournées, il fallait que je me retrouve, que je cherche une autre voie musicale. J’en avais marre du rock, je tournais en rond. J’avais besoin de composer autrement, une envie de sortir du rock que je trouvais convenu. Pour la dernière tournée, ça m’a fatigué de voir comment je pouvais faire réagir le public avec des ficelles grosses comme des câbles, je ne faisais pas du rock pour ça.

Je me suis retiré en dessinant, et j’en profitais pour écouter beaucoup de musique, de la chanson française, qui était ringarde à l’époque, en commençant par les vieux Gainsbourg. J’écoutais particulièrement ce qui se passait derrière, les arrangements de Vanier et Colombier pour la période Melody Nelson. Pareil pour Brel et Aznavour. Brel, tout le monde connaît, tu finis par connaître les chansons par cœur, tellement tu les as dans la tête et là en écoutant les arrangements de ses disques, j’étais scié. Cette façon de faire tourner la musique, on ne sait plus le faire, je trouvais ça dommage. Je me suis penché là dessus, ça a mis beaucoup de temps avant que je digère ça, qu’on me laisse faire, tout le monde trouvait l’idée conne, même les gens qui m’aimaient ou me suivaient.

Tu étais catalogué chanteur de rock dans Starshooter.

Kent : Oui c’est ça, t’es chanteur de rock, fais du rock. Mais c’est vrai que c’était emmerdant, ça me demandait de chanter, de penser la musique autrement, d’essayer de faire comprendre aux gens le virage alors que c’était considéré comme ringard. Finalement, ça s’est fait progressivement. Une petite traversée du désert qui n’était pas mal. Je dis ça maintenant, mais j’en bavais à l’époque. A un moment donné, on sent qu’on sort de cette traversée du désert, même sans avoir de disque qui marche, on se dit que tout va bien.

Je me suis remis à faire des concerts avec J’aime un Pays, c’est un titre qui s’est mis à accrocher. Je me suis retrouvé un peu dans la même situation qu’aujourd’hui, avec un disque, avec un groupe réduit au minimum guitare, basse batterie et on me disait que personne ne voulait de moi en tournée, t’es un ex-Starshooter, tes disques marchent pas, personne ne veut te faire tourner. Avec le manager de l’époque, on s’est dit qu’on allait organiser des concerts. Je suis parti avec Jello et un percussionniste, en acoustique. On a regardé combien d’argent on avait et on a appelé les bars de province pour organiser dix dates, et ça s ’est terminé avec cent dates. On a dû faire 3 ou 4 fois les Café des Anges à Strasbourg, la même année. C’était très sympa.

Ca devait être gratifiant, un succès qui vient de ton travail et du public.

Kent : Oui, ça faisait du bien. On se prenait pas la tête, on était dans une CX Break (NDLA : une voiture du XXème siècle) avec le sonorisateur/éclairagiste, il faisait tout. Ce genre de tournées, c’est quelque chose que je ne crains pas. Quand j’étais môme, j’avais lu dans Rock n Folk, une interview d’Elton John dont l’album Goodbye Yellow Brick Road cartonnait dans le monde entier. Il était out et il disait qu’il regrettait ses débuts, je ne comprenais pas. Maintenant je comprends, tu peux aimer avoir du succès, mais aussi aimer cette simplicité de faire de la musique.

Tu te retrouves toi même en tant que musicien dans ce genre de situations.

Kent : Pour nuancer, y’a des gens qui sont eux-mêmes devant des milliers de personnes, parce que ce sont des stars, ils sont faits pour ça. C’est difficile. C’est comme dire que les petites salles sont mieux, je trouve mon compte partout maintenant. Le plus gros concert que j’ai fait, c’est une première partie de David Bowie au stade Gerland, devant 35 000 personnes, même pas annoncé, tout seul avec ma guitare. Bon, pour commencer, tu fais dans ton froc, ça c’est fait. Puis finalement, à la fin je me suis dit bof, ce n'est pas si compliqué. Toutes les scènes sont marrantes.

Justement, comment tu vas faire pour jouer l’Homme de Mars qui a été enregistré avec un orchestre ?

Kent : Au début, pour la sortie de l’album, au lieu de faire un show case pour la présentation de l’album, on fait un show case avec 40 musiciens, qu’au moins une fois on le fasse une fois en live, bon c’est compliqué. En devenant un peu plus raisonnables, avec Fred Pallem, l’arrangeur, on s’est dit que huit sur scène c’est parfait, ça fonctionne. Au moins ça pour avoir le son de l’album.

La dernière tournée pour l’album Bienvenue au Club, c’était ma plus petite tournée, j’ai dû faire 40 dates. Je me suis arrêté parce que je ressentais un peu la lassitude de la fin de Starshooter, j’en avais marre et je me suis dit : "il faut rester sur une sorte de frustration". J’avais l’impression de faire partie des meubles, plus qu’une lassitude. Je me suis demandé si je rentrais en studio pour enregistrer un nouvel album et repartir sur une tournée, ça va rien changer à la situation. Les gens se seraient dit : "tiens, un nouveau disque de Kent, une nouvelle tournée". Les gens qui me connaissent vont venir me voir et je n’avais pas envie de rentrer dans cette routine.

Fallait que je trouve une autre idée, et donc j’ai écrit un roman, ce qui m’a pris pas mal de temps. J’ai fait une tournée de librairies, ça me faisait du bien. J’ai écrit de nouvelles chansons, où il y avait une petit air de famille dans les propos. En général, quand je me retrouve avec trois chansons qui traitent un peu du même sujet, j’en garde une et je sacrifie les deux autres, parce qu’il y a de la redite. Et là, j’ai fait le contraire, j’ai tout axé là-dessus, et je suis parti sur l’idée du concept album, terme très prétentieux, mais je ne trouve pas mieux. Je trouve marrant de lier les chansons entre elles et de faire une histoire.

A partir de là, tout s’est déclenché : j’ai commencé à maquetter les morceaux et je les faisais à la manière de Kent dans Bienvenue au Club, et j’avais l’album prêt avec mes guitares, mes boîtes à rythme. J’ai trouvé que ça ne décollait pas, ça parle de Mars et j’ai l’impression d’être dans un bombardier. Je l’ai fait écouté à Bertrand Fresel, qui trouve ça bien et me demande : "quand est-ce qu’on va enregistrer le tout ?" Je lui réponds : "quand je serais content, parce que là ça ne va pas". C’était rock et pas assez novateur pour moi. Il m’expose une idée qui lui est venue pendant l’écoute. Comme c’est une histoire racontée, pourquoi ne pas l’orchestrer, se la jouer Scott Walker ? Et j’ai trouvé l’idée vachement bonne.

Mais ce n’est pas ton registre…

Kent : Ben justement, ce n’est pas non plus une prétention de ma part, c’est une idée de Bertrand qui m’a dit qu’il allait tout faire pour qu’on entende ma voix, au lieu de mettre des batteries et des guitares fortes. Le lendemain, on a appelé Fred Pallem qui était comme un fou à l’idée du projet, il avait envie de faire un disque comme ça depuis longtemps et c’est parti comme une traînée de poudre.

En fait, c’est d’une discussion entre copains au téléphone qui t’a aidé à trouver l’idée de cet album au moment où tu avais besoin de changer d’horizons, alors que tu restais sur ta fin avec Bienvenue au Club.

Kent : Ce n'est pas le disque en lui-même, c’est la tournée qui me laissait sur ma faim. En supposant que la tournée ait fait un carton, et que je multipliais mon public par dix, peut-être que j’aurais fait Bienvenue au Club 2 et je serais en tournée en ce moment et je t’aurais snobé parce que j’aurais fait TF1, tu vois ? Ce n’est pas esthétiquement que le disque m’a dérangé, mais c’est de tourner en rond, l’impression de faire partie des meubles. C’est ça, je ne peux pas dire mieux.

Tu avais besoin de faire autre chose ?

Kent : Je n'arrête pas de faire autre chose. Celui-là, c’est un concept album parce que c’est avoué, assumé à fond. Mais tous les albums que je fais, je pars sur une idée de départ. Je pars sur une idée de faire un disque acoustique avec des textes introspectifs, ça donne Je Ne Suis Qu’une Chanson. Je vais faire un album ouvert avec des invités et qui sera très rock, ça donne Bienvenue au Club. Nouba était un album un peu oriental. Je prends toujours des partis pris comme ça. Mais le résultat est d’entendre que je suis une chantre de la chanson française, des bêtises de ce genre, toujours les mêmes. J’ai décidé de prendre un peu de recul.

Retrouvez Kent en Froggy's Session
pour 3 titres acoustiques en cliquant ici !

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Kent
Le Myspace de Kent

crédits photos : Thomy Keat (Plus de photos sur Taste of Indie)


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