Opérette d’Henri Christiné et Albert Willemetez, mise en scène par Olivier Desbordes, avec Michel Fau, Eric Perez, Dalila Khatir, Sandrine Montcoudiol, Eric Vignau, Anne Barbier, Gaëlle Pinheiro, Flore Boixel, Agnès Bove, Jean Pierre Chevalier, Frédéric Foggiéri et Philippe Pascal et les musiciens Roger Pouly, Samuel Domergue et Etienne Charbonnier.
Opérette célèbre des années 20, qui vit les débuts, dans ce registre, de Maurice Chevalier, dans le rôle titre, dont il immortalisa des airs comme le célébrissime "Dans la vie faut pas s’en faire", "Dédé" est un vaudeville musical à l’intrigue anorexique qui n’avait d’autre but que de divertir en opérant une lobotomie temporaire souhaitée par le public de l’immédiate après première guerre mondiale.
Dans sa boutique alibi, "un drôle de magasin sans pratique ni patron" dont les vendeuses sont danseuses au Casino de Paris le soir, Dédé tente désespérément de faire succomber la jolie Odette. Mais non seulement celle-ci résiste mais sa première vendeuse, amoureuse de lui, contrecarre ses projets de même qu’un ami entreprenant qui s’improvise directeur de marketing pour promouvoir le magasin.
Sous la direction musicale de Roger Pouly, qui officie avec deux autres musiciens, et dans un étonnant décor rose bonbon et des costumes rutilants de Patrice Gouron, toute la troupe de comédiens-chanteurs s’en donne à chœur joie, en direct et sans micro, pour pousser les ritournelles allègres dont la plupart sont devenues culte telles "Pour réussir dans la chaussure" ou "J’me donne".
Eric Perez est un Dédé vibrionnant et trépidant, branché sur du haut voltage qui l’électrise à la moindre note, bien emberlificoté par Sandrine Montcoudiol et Dalila Khatir, respectivement la jolie future maîtresse et la gironde première vendeuse énamourée. Il en fait trop mais cela sied à son personnage et participe du délire ambiant induit par la mise en scène tonique et débridée de Olivier Desbordes. A ses côtés, Michel Fau, aussi à l’aise dans l’art lyrique que dans le théâtre, il jouait dans "L’ignorant et le fou" de Thomas Bernard il y a quelques mois, est désopilant.
Sans vouloir y voir de second degré sur la vacuité érigée en règle de vie par la société contemporaine, "Dédé" reste un pur divertissement roboratif qui participe du regain de faveur constaté pour l’opérette |