Comédie dramatique de Frank McGuinness, mise en scène de Sophie Lorotte, avec Pascal Casanova, Arnaud Décarsin et Sacha Petronijevic.
Trois hommes enchaînés qui parlent, chantent, plaisantent se détestent et s’aiment, qui vivent leur vie, craignent la mort et sont particulièrement terrifiés par la guerre. Voilà, dixit l’auteur lui-même, le propos de "Quelqu’un pour veiller sur moi".
Pour le traiter, Franck McGuinness choisit trois hommes pris en otage dans un conflit armé, celui de la guerre du Liban, ces deux éléments n’étant toutefois qu’évoqués en toile de fond.
En effet, Franck McGuinness s’inscrit dans la veine du théâtre irlandais contemporain qui travaille sur la réconciliation de l’homme avec les autres et lui-même au terme d’un processus caractérisé par une grande diversité d'états psychologiques et émotionnels et qui, en l’occurrence, se situe dans une situation dramatique extrême celle d’un huis clos carcéral.
Pour célébrer cette ode à l’humanité, qui passe par le dépassement, au quotidien, des divergences personnelles et des antagonismes nationalistes, il réunit trois personnages emblématiques et stéréotypés du monde anglo-saxon : un médecin américain égocentrique et angoissé, un journaliste irlandais fort en gueule et buveur de bière et un universitaire anglais maniéré ayant le sens de l’humour.
Au théâtre Mouffetard, Sophie Lorotte présente un travail remarquable pour mettre en scène le compassionnel de ce théâtre de situation pétri de bons sentiments dont les protagonistes frisent la caricature.
Et le spectacle fonctionne notamment grâce à l’interprétation impeccable des trois comédiens, Pascal Casanova, Arnaud Décarsin et Sacha Petronijevic, qui évitent tous les écueils du sur-jeu et insufflent à leur personnage une densité qui les fait dépasser l’archétypal. |