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Bercy  (Paris)  17 novembre 2003

Eté 1995, Canal + compile chaque samedi midi les meilleures prestations lives de NPA, l'occasion de pleurer une dernière fois sur la fin prématurée de Nirvana, de s'enthousiasmer pour Jeff Buckley alors encore promis à un brillant avenir et surtout de découvrir cinq garçons, introduits par les Boo Radleys, venus interpréter quelques mois plus tôt un titre ("My Iron Lung") tiré de leur deuxième album.

Eclairages sombres, zoom arrière sur le guitariste soliste, frange tombante, plié en deux sur son instrument durant l'intro, puis plan large laissant apparaître la totalité du groupe et son chanteur à l'oeil à demi-fermé, périodes de calme hypnotique avant l'explosion suivie par un chaos total cinq minutes plus tard. Inutile d'insister sur la commotion d'un tel spectacle sur un adolescent transi de rock, juste en tête cette réflexion de Ray Manzarek sur Venice Beach un jour de 1965 devant Jim Morrison : "Putain mec c'est ça ...".

Une fois la rentrée scolaire arrivée, une seule idée, se procurer sans délai l'album sur lequel figure ce titre : il s'appelle "The Bends", la pochette, pas franchement chouette, donne l'image d'un groupe dérangé, le meilleur restant à découvrir à l'intérieur entre déluges électriques "The Bends", "Just" et ballades lumineuses "Fake Plastic Trees" , "Street Spirit" ou encore "Black Star" . S'ensuit alors une course effrénée aux maxis ("My Iron Lung" , le fort onéreux "Itch" , incluant "Banana Co." une des plus belles chansons du monde ...) et aux pirates de toutes sortes pour épancher sa soif du groupe d'Oxford.

Quelques mois plus tard, interviendra le "Creep" revival sur les radios françaises, avant l'explosion au grand jour via la publication en juin 1997 de "OK Computer" (et ses hymnes définitifs "Paranoid Android" , "Exit Music" , "Lucky" , "Climbing Up The Walls" auxquels il faut ajouter des faces-B du même acabit "Palo Alto" ou "Polyethylene"). Comme à l'habitude dans pareille situation, l'impression est pourtant amère, on se sent volé, dépossédé de son jardin secret par une invisible foule succombant à l'effet de masse. Qu'importe, la musique a triomphé et Radiohead vient de publier un disque marquant à jamais la décennie (plus sur la forme que sur le fond, comme "Sgt Pepper" en son temps, mais ceci un autre éternel débat).

Ne manquait plus que la cerise sur le gâteau, une prestation scénique, intervenant un soir de septembre 2000 sous un chapiteau à Saint-Denis. Violons déglingués, Sigur Ros en prélude, au milieu du chaos ambiant, Radiohead s'avère ce-soir là tout puissant, sûr de sa force, prêt à affronter l'adversité avec la publication de son "désormais attendu de pied ferme" quatrième album. Les nouveaux titres présentés faisaient déjà figure de classiques instantanés ("National Anthem" , "Morning Bell" , "Idiotheque" ...), Radiohead était intouchable, invulnérable tout en ayant le subtil bon goût de clore sa prestation sur "My Iron Lung" . La boucle était bouclée.

Quelques semaines plus tard paraissait enfin le frigorifique mais magique "Kid A", concept album ö combien difficile d'accès pourtant si attachant après quelques écoutes. Il y a fort à parier que dans vingt ans, des rock-critics d'un genre nouveau, à l'oreille neutre comprendront tout à ce chef d'oeuvre en puissance, le proclamant du même coup, meilleur album de Radiohead de tous les temps. Huit mois plus tard, c'est au tour du boiteux mais néanmoins sympathique "Amnesiac" , de voir le jour : les restes (ne pas comprendre les faces-B) de "Kid A" se voyant rassemblés pour le meilleur ("I Might Be Wrong" , "You And Whose Army" ) mais aussi pour le moins réussi.

Un an plus tard, leur unique date en festival à Benicassim durant la tournée hispano-portugaise, sera l'occasion d'un long voyage vers l'Espagne. Même après une mise à l'écart personnelle le temps de quelques mois, la musique du quintet d'Oxford au meilleur de sa forme, s'avère toujours aussi bouleversante et intemporelle, laissant présager un sixième album de toute beauté : Radiohead vieillit bien et même mieux que bien.

Six ans mois pour mois après "OK Computer" , Radiohead effectue un retour en grâce au premier plan via "Hail To The Thief" , somptueuse réalisation digne de ses heures les plus glorieuses : "Myxomatosis" , "There There" , "I Will" ... Arrive ensuite juillet où l'on s'embarque en train un jour de fête nationale, direction Nîmes, pour voir nos anglais prendre possession des arènes une fois l'obscurité tombée. Cadre majestueux, concert magique - même si de légères faiblesses dans la setlist pouvaient être déplorées -, nuit à la belle étoile, des rêves plein la tête avant une reconnection au monde réel le lendemain. Effectivement dans un tel contexte, les liesses populaires n'ont pas accueilli l'annonce du concert du 17 novembre à Bercy, tant cette salle représente l'exécrable, le côté obscur de la musique, tout ce business détestable ... Et pourtant ...

Alors oui bien-sûr il semble prétentieux en lieu et place d'une chronique détaillée du dernier concert parisien du groupe de raconter sa propre histoire, mais quiconque a déjà été confronté à une situation similaire sait que les prestations émotionnellement fortes sont quasi-impossibles à restituer, qui plus est par écrit. Alors qu'en dire ?

Que Bercy s'est transformé pour un soir en une extraordinaire salle de concert. Que Thom Yorke était au moins aussi joyeux que l'été dernier. Que Johnny tient encore et toujours la baraque à lui (presque) tout seul. Que le magistral "Hail To The Thief" prend toute son ampleur sur scène : "2+2=5" , "Go To Sleep" ou encore "There There" . Que le groupe nous a tiré les larmes des yeux via un affolant tiercé "Just" - "Creep" , OUI, ils ont joué "Creep" , certainement à cause de la présence des parents de Thom Yorke dans la salle - "Paranoid Android" . Que l'après "OK Computer" a vraiment fière allure : "National Anthem" complètement transcendantal, "You And Whose Army" , exécutée par Thom Yorke au piano, tête plaquée sur la caméra disposée à proximité et enfin "Everything In Its Right Place" amputée de l'intro d' "After The Gold Rush" mais tellement saillante en clôture de deuxième rappel.

Ultime cadeau de la soirée, "True Love Waits" , tous projecteurs braqués sur Thom Yorke dans un silence quasi-religieux.

Fantastique, pharaonesque, rien à rajouter ... juste ses larmes à sécher.

 

Setlist : 2+2=5 - Sit Down - Where I End And You Begin - Lucky - Backdrifts - Go To Sleep - Just - Creep - Paranoid Android - Sail To The Moon - Punch Up At A Wedding - Airbag - Myxomatosis - You & Whose Army - The Gloaming - Idioteque - There There --- Fake Plastic Trees - National Anthem / Hunting Bears - Wolf At The Door - How To Disappear Completely --- Karma Police - True Love Waits - Everything In Its Right Place

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