A chaque fois c'est pareil, on se demande comment et pourquoi on peut encore s'attaquer à un registre pop que les Beatles ont à la fois créé et pillé dans le même temps.
Bien souvent la seule réponse est comme une évidence, on ne peut pas, ça tourne en rond et ça sent la France sous les bras.
Barth, comme sur son précédent disque Under The trampoline contourne astucieusement le problème et, s'il se nourrit de toute évidence au sein de la pop anglaise, il sait faire fi de cette matrice parfois bien embarrassante en jouant habillement avec les mots et les sons.
Derrière les titres abscons, voire abstraits de ces chansons ("Saliva on my apple", "La Mâchoire américaine") se cachent quelques surprises ludiques venant briser une ligne claire pop qui pourrait lasser.
Ainsi on retrouvera une sorte de ragga sur "Tempête de singes" (je vous disais que les titres étaient surprenants, surtout lorsque l'on sait que le chant, en anglais, n'a pas souvent de rapport direct) ou une étonnante ambiance trainarde sur "Cuchillo" dans laquelle on s'imagine volontiers sous le soleil brulant de la pampa aux temps des cowboys tout droit sortis des westerns spaghettis.
Cuchillo est d'ailleurs un hommage à ces antihéros qui peuplent ces films. Un peu kitsch, un peu looser mais drôle et attachant.
Et si Barth hérite des deux derniers qualificatifs on ne peut en revanche que saluer les arrangements et la production impeccables usant élégamment de cordes et de claviers, sans aucune faute de goût.
La voix du jeune homme finira de vous charmer, avec ses intonations "Lennonesques" un peu 70's ("La mâchoire américaine") et la fraicheur toute moderne et charmeuse d'un crooner façon Adam Green ("Oh dawning").
Sexy, drôle et charmeur, tel est Cuchillo, l'album, à l'image finalement de son auteur. Pour les films dont le héros a inspiré cet album, je vous laisse seuls juges. |