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Interview  (Bourges)  18 avril 2008

Rendez-vous est pris juste avant son départ, dans son hôtel, pour une sympathique rencontre avec Alban Dereyer.

Peux-tu nous indiquer un peu ton parcours, cela fait 10 ans que tu es dans la musique ?

Oui, j’ai commencé à jouer il y a 10 ans. J’ai joué avec André d’Herman Düne. On a fait un disque, j’ai trouvé que le disque n’était pas exploitable et je me suis arrêté. Ensuite, j’ai fait du chant lyric, pendant 5 ans. Après j’ai fini le disque : j’ai acheté un piano, j’ai fini ce disque au piano, l’année dernière. J’ai signé sur le label Minimum en septembre dernier et on a sorti le disque il y a 2 mois. Pour revenir au début, c’était surtout une grosse période de concerts. J’ai fait par exemple le festival des Inaperçus à Paris, ensuite après 2-3 ans de concerts, j’ai arrêté.

Le concert au théâtre Saint Bonnet à Bourges, c’était hier. Quelles sont tes impressions au niveau de cette minuscule salle, du public ? Comment cela s’est passé ?

Cela s’est super bien passé. Ils ont un super piano qui prend toute la largeur de la scène ! Juste pour ce piano, il faut rester concentré pour continuer à chanter, tellement c’est bien. En même temps, tu as vraiment l’impression qu’on nous a filé une Rolls à des mecs qui sont en conduite accompagnée ! C’est vraiment un truc génial ! Après, la salle est très petite, c’est une sorte de toute petite salle en longueur en forme de boite à chaussures, ce qui fait une super acoustique. Tu es près des gens, c’était super !

Le fait que l’on soit très près des gens, cela ne t’a pas gêné ?

En fait, la semaine dernière, j’ai fait un concert en appartement pour la Blogothèque, c’était plus flippant qu’ici : tu avais la lumière allumée, on voyait les 40 personnes. Là, avec les projecteurs, tu ne vois pas les gens mais tu les sens. Ils ont titré dans le journal local concernant les concerts de Chris Garneau et moi : « Un vent de déprime souffle sur le théâtre Saint Bonnet» !! (Rires) ou un truc du genre ! Je pense que c’était parce que les gens étaient super calme, super attentif donc du coup, c’était bien mieux !

Ce passage par le Lyric, puis ce que tu fais en ce moment, est-ce dans la continuité ou une envie de rupture ?

Non, c’est dans la continuité, je n’aurais pas fait cela avant. Le chant lyric a affirmé le truc que je voulais faire avant, plus proche de choses baroques, c'est-à-dire qui sont construites comme de petites billes miniatures. Auparavant, le son de ma guitare était un peu plus « sound », cela ressemblait un peu plus à des trucs pop britanniques. Maintenant, je m'embête plus pour construire des mélodies qui forment des petites vallées. Le chant Lyric, c’est un petit peu cela, c’est construire un petit paysage sur 2 minutes. Dans les arrangements, je pense que l’on retrouve des influences de ce que j’écoute. Je ne veux pas que cela soit quelque chose où tu rajoutes une basse, une batterie mais où tu te démerdes pour faire des deuxièmes, des troisièmes, des quatrièmes couches… pour que ce soit baroque, impressionniste. Cela se sentira plus sur le prochain disque, on va rajouter des instruments, il y aura encore plus une couleur marquée baroque.

Comment est venue cette passion pour le chant lyric ?

Ma tante m’a offert un cours de chant pour mon anniversaire, cela m’a gavé. Au début, j’ai dit : "je n’ai pas envie de chanter vos conneries, j’ai envie de faire juste de la technique, si vous pouviez m’apprendre un truc". Et au bout de 3 ou 4 cours de technique, la prof a dit :"c’est bon, faire de la technique c’est pénible, tu vas chanter. Est-ce que tu veux chanter de la variété ou du lyric ?" J’ai chanté du lyric, on a d’abord chanté en baryton, puis en faisant des vocalises, elle a trouvé que j’avais une voix de haute-contre. Et donc on a bossé la voix de haute-contre pendant 5 ans. C’était marrant. En fait, c’est vraiment de fil en aiguille : déjà, ça ne me disait pas du tout de chanter du lyric, le truc est devenu super passionnant et puis surtout, chanter en haute-contre, c’était quelque chose d’assez hallucinant, c’est le genre de truc asexué… Dans les opéras, ce n’est jamais un homme ni une femme, c’est entre les deux ou même au-dessus, les esprits … donc cela fait très bizarre de chanter des choses comme cela.

Ce premier album, c’était un besoin personnel, ou est-ce que tu as été poussé, encouragé ?

C’est un besoin personnel, mais je tardais à le finir, j’ai eu une série de coups de pied au cul pour le terminer : ma sœur, ma copine… Les chansons étaient finies, les paroles non, et je ramais pour les terminer. Il y a eu du coup un gros coup de fouet, je n’aurais pas fini tout seul. Ce sont vraiment les gens qui étaient autour de moi qui m'ont poussé à le finir.

Ton label, Minimum, est-ce toi qui les as contactés ?

J’avais envoyé mon disque à plusieurs maisons de disque, et ce sont eux qui ont répondu le plus vite en fait. Ils venaient juste de débuter, il y avait déjà quelques artistes, soit anglais, David Mead qui fait un peu de la pop, puis soit français comme Sing Sing. Cela s’insérait dans le truc puisque c’était un peu bicéphale, comme il y avait vraiment un côté pop, un côté chansons françaises, un peu expérimental. J’ai bénéficié de la chance que ce soit le début du label, lorsque les paysages du label se fabriquaient. Il manquait la place, j’y étais, c’était parfait ! Et donc cela s’est passé super vite finalement, entre mes démarches et l’aboutissement, il ne s’est écoulé que 6 mois.

On parle souvent, pour tes influences, de The Divine Comedy ou XTC. Est-ce que ce sont des influences revendiquées ou est-ce que c’est simplement en absorbant peut-être ce que tu aimes ?

De revendiquer, c’est difficile… XTC, c’est le truc le plus beau ou le plus aventureux que je n’ai jamais vu sur certains disques. Par exemple, "Jason And The Argonauts" est la chanson parfaite qui n’arrête pas de se chambouler elle-même, de progresser. Quand je vois cela, ce n’est pas un modèle, mais je me dis qu'il faut au moins que je fasse aussi bien dans ma façon de faire des chansons toujours en mouvement.

Il y a aussi Moondog. Quand j’étais en train d’écrire le disque, je me limitais à faire du piano-voix et je me disais : "est-ce que je ne vais pas me planter, ça risque de paraître un peu bizarre…" Et puis, je suis tombé sur le disque de Moondog où il ne fait que des chansons. Moondog était un instrumentiste, qui faisait des musiques un peu à la Steve, Righ?. C’était un artiste contemporain taré, qui s’habillait en viking à des carrefours de New York avec un tambour, et faisait des canons à la Bach. Il a fait essentiellement des instrumentaux, très vastes qui sont souvent repris dans les pubs. Et puis ce disque de chansons où il chante – il chante très rarement – c’est un disque avec de petits morceaux de 2 minutes, parfois il double sa voix, il y a juste un petit tambour. Et c’est tellement parfait que lorsque j’ai écouté ça, je me suis dis : "mince, ça me confirme dans ce que je voulais faire".

Ensuite, quand j’écoute toute la pop des années 68-69, il y a beaucoup de trucs avec des guitares, du piano, des chœurs, beaucoup d’arrangements, beaucoup d’ambition, et je me sens également influencé par la musique baroque. Cela a fait une sorte de poussée par derrière, c'est-à-dire que j’étais déjà en train de faire le truc, sans idée préconçue. Par exemple, la première chanson du disque "Someday", c’est juste après avoir écouté "Apple Venus" d’XTC. Quand c’est sorti, j’ai écouté et puis j’ai composé directement ce morceau. Je ne sais pas si cela ressemble ou pas, quand on écoute "Someday". Finalement, cela ressemble à John Cale que j’ai beaucoup écouté aussi. Pour chaque morceau de l’album, c’est un cas similaire. XTC, c’est vraiment le démarrage du disque.

Tes projets ? L’album ?

On le prévoit pour janvier. On va l’enrichir : comme tout le disque a été fait à la maison avec une pauvreté de moyens, on va en rajouter mais pas trop, on va rajouter des vents, des cordes.

Et sur scène ?

A Bourges j’étais seul, c’est le concept qui voulait ça. On est habituellement trois sur scène: un violon puis une personne à la guitare ou une qui joue du piano quand je joue de la guitare. On est à trois et tout le monde chante.

Une envie d’être plus nombreux ?

Non, pour l’instant trois, ça se tient bien. On fait aussi des concerts à deux, la Maroquinerie entre autres, et plusieurs concerts à trois, c’est une bonne stabilité. Je pense qu’on ne va pas trop en rajouter pour l’instant.

Des envies de collaborations ?

La discussion porte sur l’arrangeur du disque. En fait, on ne sait pas vers qui se tourner. J’aimerai bien un mec qui s’appelle Rolf, Rolf Lislevand. C’est un baroqueux qui fait des disques chez ECM. Comme il parle très bien français, ça serait plutôt facile. Faut qu’on trouve : soit je fais tout tout seul, soit je trouve un arrangeur. S'il y a collaboration, elle se fera au niveau d’un arrangeur mais pas au niveau d’un instrumentiste connu. On va rester "autiste" et le plus tout seul possible.

Les prochains concerts ?

Suite au concert de Bourges, on m’a proposé un autre aux Etoiles à Paris. Bientôt, j’en fais un également à l’Ogre à Plume. Je crois qu’on va descendre en province, à Toulon, Toulouse en mai… On va essayer de faire une résidence l’année prochaine et voir si cela fonctionne. Si c’est le cas, on en fera régulièrement à la rentrée. Puis, je dois répéter pour un autre projet. Je ne sais pas si vous connaissez "Les Disques Bien", c’est un label sur lequel il y a The Brassens, des mecs qui font des reprises de rap à la façon de Brassens. Il y a plusieurs chanteurs dont Francisco Lopez qui a monté un projet avec une chorale dont je fais partie. On va faire des concerts en juin, c’est chargé !

Retrouvez Alban Dereyer
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