Après la sortie de son premier album Aucun mal ne vous sera fait, Alister joue ce soir à la Maroquinerie ; sans que ce soit encore une reconnaissance complète, son premier album a suscité, rapidement, la curiosité du public, les radios diffusent "Qu’est ce qu’on va faire de toi ?" qui illustre plutôt bien les thèmes abordés par le jeune auteur : l’ennui, les poursuites de plaisirs illusoires, avec ce goût de la formule qui fait toute la saveur de ses textes. Alors ce premier passage à la Maroquinerie est comme un test : est-il également un homme de scène ? Sera-t-il convaincre un public qui, pour la plupart, ne connaît qu’un seul titre ?
La première partie est assurée par un groupe haut en couleur : les Austerlitz Radiateur.
Déjà leur nom sonne comme une parodie, et malgré le registre rock, ils arrivent habillés en orange, bleu, violet…
Rock amusant, un peu juvénile, il me semble s’inspirer des années 60 où une foule de groupe de teenagers se produisaient sur scène … du bon et du moins bon.
Nous retiendrons en leur faveur qu’une jeune fille est à la batterie mais que leur propos du style "Je ne t’aime plus depuis qu’il y a du soleil dans la rue" les classent définitivement dans la catégorie gentille pochade.
Puis Alister entre en scène avec son groupe : Julien Galner (batterie), Grégoire Maurel (basse), Dino Trifunovic (guitare) qu’il prendra soin de présenter comme ils le méritent, ayant chacun des expériences plus diverses les unes que les autres dans le milieu musical.
Et Alister me fait penser à une sorte de Patrick Dewaere sorti des "Valseuses" : démarche féline, avec son blouson de cuir ajusté sur un maillot de corps.
Et son goût pour l’entrechat qui ne le quitte pas : je suis là mais ce n’est pas moi ; c’est un concert mais vous êtes en train d’être filmés ou de regarder la télé ; je suis français mais comme je fais un show je prends l’accent anglais des artistes internationaux ; vous aimez la soirée mais insultez-moi…
Si bien que nous sommes pendus à ses lèvres, guettant ses incartades fantaisistes, goûtant ses textes, qui peuvent nous emmener très loin, à réfléchir sur nos vies sans envergure, comme si tous les combats étaient de l’histoire ancienne. Sombre constat des années 2000 en France. Enfin, avec humour et panache !
Alors les titres se suivent : "Miami", "Qu’est-ce qu’on va faire de toi ?", "Hier soir", "Bordel", "Quelque chose dans mon verre", "Psycholover" ( en anglais), "I am stupid and I want to have sex" ( en anglais/ français), "Désordre", "Paris by night", "Goodbye Baby Boom", "Sept heures du matin", "Fille à problèmes" sous la protection complice de ses amis musiciens.
Le temps ne pèse pas ; à la guitare, au piano ou simplement au micro, Mister Alister assure sur tous les tableaux.
Et nous nous demanderons si ce trublion gracile a aimé autant que nous, s’il va s’amarrer, davantage que le temps d’une saison au continent de la Chanson Française, avec ses propres projets, et des tournées, et des festivals et des prix … le tourbillon de la vie de chanteur, auteur et compositeur, quoi ! |