Cabaret minimaliste écrit, mise en scène et interprété par David Lescot.
Avec le temps et la maturité venue, les colonies de vacances, moment redouté ou espéré des enfants, se parent toujours des jolies couleurs de la nostalgie et révèlent leur héritage.
Ainsi en est-il pour David Lescot dont les souvenirs de colo sont liés à "La Commission Centrale de l’Enfance" dont le nom, pas très glamour, sonne résolument et impersonnellement comme un service administratif.
Rien d’étonnant cependant, s’agissant d’une institution fondée en 1947 par des communistes, et plus précisément des Juifs communistes français, pour emmener en vacances les enfants de déportés et qui a ensuite fonctionné jusqu’en 1988 en s’ouvrant aux non juifs et aux non communistes.
Et pourtant, et surtout sans doute, en raison de l'implication originelle résolument humaniste de cette institution qui croyait en des lendemains qui chantent, David Lescot, l'homme, reconnaît y avoir trouvé "des expériences de vie fondatrices, qui lui ont donné le goût du collectif, le désir de réunir des gens pour faire ensemble" qui l’ont poussé ensuite vers le théâtre.
David Lescot, l'auteur, a concocté cette petite madeleine sous forme de poème épique en transcendant ses souvenirs autobiographiques pour évoquer les temps qui furent et que les hommes portent en eux, mêlant les destins individuels et l'Histoire.
Dans la petite cave voûtée de la Maison de la Poésie, David Lescot, l'acteur, s'accompagnant à la guitare, pas n'importe laquelle, une guitare électrique tchécoslovaque rouge des années 60 qu'il s'attache à présenter, invite le spectateur à partager, dans ce "cabaret minimaliste", l'intime et l'humain, dans lequel il délivre ces variations intemporelles teintées d’autodérision et d’humour.
Le petit garçon qu'il invoque resurgit avec, à la fois, détachement et émotion, pour un moment d'intimité et de partage qui donne vraiment envie de croire que demain pourra être plus beau. |