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puce Festival A vos Zincs#11 (Tournée 2008)
Madjid Ziouane - Prisca - Syrano - Balbino Medellin - Polyglotte - Blérots de R.A.V.E.L.  (Paris, Cabaret Sauvage)  15 mai 2008

Pour cette nouvelle édition de la tournée A vos Zincs, pas moins de six groupes sont programmés ce soir. Le Cabaret Sauvage est l’endroit irréel idéal pour commencer le voyage : de Lyon à Lille, de Nantes à Toulouse, de Strasbourg à Paris à nouveau pour le concert de clôture.

Le Cabaret Sauvage est comme un chapiteau planté dans le Parc de la Villette, salle gironde d’un Palais des Glaces dessiné par un enfant. Installé aux abords du canal, à une encablure du périphérique nord, le Cabaret Sauvage est un repère pour les gens du voyage, les saltimbanques de toutes origines (tenus à distance des beaux quartiers).

Qu’à cela ne tienne, ce soir, faisons la fête, tous ensemble parce que c’est l’été, parce que les sons entraînants des contrebasses, guitares, violons, violoncelles, accordéons produisent une envie irrépressible de danser, de rire ; et parce que le prix (10 euros) est si démocratique et parce que cette fois, on commande au bar des picon bières.

Madjid Ziouane entre en scène le premier : est-ce qu’on peut parler de première partie quand cinq groupes vont encore se produire ? Disons alors qu’il assure l’ouverture. Acteur de théâtre dans une autre vie, il endosse le rôle de l’interprète qui ne craint pas de mettre en scène ses chansons et de les déployer dans tout l’espace.

Mariant le français et l’arabe, il prend également certaines des intonations de Brel. Et Ferré n’est pas si loin, lorsqu’il galvanise son auditoire dans la traduction en arabe du poème "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" qui fait partie des monuments indépassables du répertoire français. Madjid Ziouane fait davantage que défendre son premier album Alger, Lisbonne, Paris, il donne le "la" de la soirée : des textes de qualité servis par des musiciens interprètes rompus à la scène, décidés à faire le spectacle.

Prisca, originaire de Toulouse, envahit l’estrade, après une pause éclair. Plutôt dans le style fanfare, les instruments (guitares, clarinette, accordéon, contrebasse, batterie) ont le pouvoir. C’est l’été, les couleurs comme les styles se mélangent au bord du canal, du musette-ska à quelques lignes de musique yiddish, pas question de se ramollir.

Je distingue dans une de leurs chansons : "la vie c’est pas du camembert/ c’est pas rond, c’est pas mou/ et faut pas se laisser faire"… Cela me laisse tout de même perplexe : on a mieux dans le registre chansons de révoltés. Peu importe. Ils soufflent la joie de vivre et la générosité… Dehors, le soir tombe, le soleil est resté sous le chapiteau.

Quant à Syrano, c’est, selon moi, la révélation du festival. Autour de l’auteur–interprète, des musiciens (guitare, accordéon, violon, violoncelle, tiens ! Thècle qui participe à l’album de Jonathan Benisty… comme on se retrouve) installent toute une scénographie, réglée comme du papier à musique, justement.

Syrano fusionne les styles (chansons, rap, musette) pour donner à voir des petites histoires, de petits bouts de légendes inventées, avec des tics–tacs de réveil, des guest stars comme l’épouvantail du Magicien d’Oz. Un peu de Dionysos par ci, un peu de Tim Burton par là. Voilà ouvert le pays des songes où Monsieur Neige fond d’amour pour une fille qui reste de glace … sous les jeux du langage apparaissent des mondes parallèles.

La boite du magicien s’est refermée parce que l’univers de Balbino Medellin tranche par sa sobriété et son réalisme.

Accompagné par un accordéoniste, il joue à la guitare des chansons qui dépeignent le monde des petites gens, qui prennent le bus avant le lever du soleil pour aller travailler, qui s’occupent d’une station service ouverte 24h/24, qui sont vigiles sur un parking avec un rottweiler… Cacher ce monde que je ne saurais voir, dirait–on dans certaines soirées privées.

Balbino joue, en effet, sur un fil parce qu’il faut beaucoup de tendresse et de talent pour infuser de la poésie dans ces univers ingrats, ces vies de la déveine.

Faut dire, qu’au premier coup d’œil : la frousse ! Gros malabar tatoué, crâne rasé, son histoire de rott, voix bourrue et ton impératif : "Toi ! Tape dans tes mains !" Et on tend l’oreille (de peur qu’il nous la tire) sur ses histoires : on est touché par un homme qui se dévoile, qui parle de l’amour et de ses racines (il dédie "le soleil et l’ouvrier" à son grand-père qui travaillait dans le bâtiment – travaux publics comme manœuvre), avec la compassion qu’on lit dans certaines pages de Cendrars. Son album intitulé Le Soleil et l’Ouvrier est sorti en mars 2008 et vaut vraiment le détour.

Pour le groupe suivant, Polyglotte, mon attention s’est relâchée. Originaire du Limousin, ils s’inscrivent dans un style déjà servi avec Prisca : fanfare, ska un peu plus punk.

Les textes se réduisent comme peau de chagrin. A cette heure-ci, c’est vrai qu’on n’a plus grand-chose à dire : "Tout est dit et déjà vu", chantent-ils pendant que certains, sous l’effet Picon bière, n’en finissent pas d’échafauder des projets mirifiques : "Bla bla bla" comme Polyglotte intitule son dernier album sorti en mars 2008.

Alors le groupe est allé les rejoindre au bar, enfin, eux sur le zinc, et ont continué avec une chanson unplugged tandis que la scène se transforme pour Les Blérots de R.A.V.E.L.

Tête d’affiche de la soirée, le groupe est pourtant un peu hors jeu dès le départ. La soirée a pris du retard, il faut clôturer le festival à 2 heures. Malgré l’attente de leur public, ils ne peuvent jouer le temps imparti comme les autres. Alors, ils essaient de faire vite pour présenter un maximum de titres.

Energiques, ils terminent en fanfare et je m’endors doucement au pied de la scène en rêvant aux instruments qui prennent vie comme les jouets de Toys Story ou au petit vieux excentrique … et à ces personnages de carillon qui tapent, en rond, sur mon pauvre crâne.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Tas de ferraille de Prisca
La chronique de l'album Les cités d'émeraudes de Syrano

En savoir plus :
Le site officiel du festival
Le site officiel de Madjid Ziouane
Le Myspace de Madjid Ziouane
Le Myspace de Prisca
Le site officiel de Syrano
Le Myspace de Syrano
Le site officiel de Balbino Medellin
Le Myspace de Balbino Medellin

Le site officiel de Polyglotte
Le Myspace de Polyglotte

Le site officiel des Blérots de R.A.V.E.L.
Le Myspace des Blérots de R.A.V.E.L.

Crédits photos : Vanessa Bureau (retrouvez toute la série sur Taste of Indie)


Sandrine Gaillard         
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# 29 septembre 2019 : Une édition sans chichis

Un nouveau podcast hebdomadaire, du théâtre, des livres, des expos, du cinéma et de la musique. Pas de doute, c'est l'heure de la nouvelle édition hebdomadaire de Froggy's Delight.

Du côté de la musique :

"The hunger" de Alarm Will Sound
"Initiative H x Moondog Pax for a sax remix" de Initiative H
"Troubadours" de Sylvain Rifflet
"Déborder" de Boucan
"Chopin : nocturnes" de Bruno Rigutto
"Chronologic" de Caravan Palace
"Brel et Barbara a capella" de Ensemble Aedes & Mathieu Romano
"Luxe featuring Alex Taylor" de Holy Fuck
"The NYC summer sessions" de Johanna Saint Pierre
et toujours :
"Corpse flower" de Mike Patton & Jean Claude Vannier
Rencontre avec Joseph Fisher autour de "Chemin Vert", assortie d'une session acoustique à découvrir ici
"Prokofiev : Visions fugitives" de Florian Noack
"The basement tapes" de Mister Moonlight
"The uncompleted works volume 1, 2 & 3" de Nantucket Nurse
"Là-Haut" de Gérald Genty
"Ilel" de Hildebrandt
"Buxton palace hotel" de Studio Electrophonique
"Vian" par Debout sur le Zinc
"Impressions d'Afrique" de Quatuor Béia & Moriba Koita
"Fin d'été" de Samir Barris

Au théâtre :

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"Lewis versus Alice" au Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis
"Vestiges Fureur" au Lavoir Moderne Parisien
"Michaël Hirsch - Je pionce donc je suis" au Théâtre Le Lucernaire
"Un sac de billes" au Théâtre Le Lucernaire
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"Søren Prévost - Balance ton père" au Théâtre Lepic
"Benjamin Tranié - Le dernier relais" au Théâtre Trévise
"Livane - Piaf, Fréhel, Damia et Moi" au Théâtre de Dix Heures
"La vraie histoire du cheval de Troie" au Théâtre Les Déchargeurs
des reprises
"Mademoiselle Julie" au Théâtre de l'Atelier
"Elle est là" à la Manufacture des Abbesses
"Tchekhov à la Folie" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Michel For ever" au Théâtre de Poche-Montparnas
"Constance - Pot Pourri" au Théâtre des Deux Anes
"Ich bin Charlotte" à la Scène Libre
"J'arriverai par l'ascenseur de 22h43" au Théâtre Les Déchargeurs
"Le cri de la pomme de terre du Connecticut" au Théâtre du Rond-Point
"Juliette Drouet" au Théâtre L'Archipel
"Julie Villers - Je buterai bien ma mère un dimanche" au Point Virgule
"Rhinocéros" au Théâtre Essaion
"Ma grammaire fait du vélo" au Théâtre Essaion
"L'Ingénu" au Théâtre Le Lucernaire
"Le mauvais passant" au Théâtre Essaion
et la chronique des spectacles à l'affiche en septembre

Expositions avec :

"Mondrian Marmottan-Monet
"L'Age d'or de la peinture anglaise - De Reynolds à Turner" au Musée du Luxembourg

Cinéma avec :

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"Gwen et le livre de sable" de Jean-François Laguionie
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"Que le diable l'emporte" de Anonyme
"Quelque chose dans la tête" de Denis Kambouchner
"Un livre de martyrs américains" de Joyce Carol Oates
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"Barbarossa : 1941. La guerre absolue" de Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri
"Bête noire" de Anthony Neil Smith
"Dictionnaire égoiste de la littérature mondiale" de Charles Dantzig
"Gaeska" de Elrikur Orn Norddahl
"Les refuges" de Jérôme Loubry
"Liquide inflammable" de Robert Bryndza

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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