Après une si longue attente, voici qu’arrive enfin sur la platine l’une des galettes les plus attendues de 2008 : Arm’s Way, le second opus des canadiens d’Islands.
La belle histoire débute en 2004 sous le nom de Unicorns, rassemblement de jeunes trublions donnant dans la joyeuse pop en technicolor, sorte de foutraque amalgame entre Captain Beefheart, les Beach Boys et Olivia Tremor Control.
Quelques veinards se remémoreront indéfiniment leur apocalyptique prestation parisienne au House of Live. Malheureusement, la formation montréalaise ne survit pas à son premier album et deux membres fondateurs (Nick et Jaime) s’en vont fonder Islands.
Quelques mois plus tard, Return To The Sea donne un premier aperçu de la nouvelle voie musicale suivie par les deux compères. Sans renier ses influences, Islands s’éloigne notablement des défunts Unicorns : musique plus assagie, moins loufoque, davantage travaillée et largement plus arrangée
Retour en 2008. Quelques changements de personnels ont accompagné la conception de Arm’s Way, l’arrivée de Aaron Harris mais surtout le départ de Jaime Tambeur, laissant Nick seul maître à bord. Déjà remarqué en février dernier au Point Ephémère, un fracassant premier single "The Arm", lance les hostilités avec brio ; Islands nouvelle mouture y apparaissant puissant, direct, conquérant (ces nappes de claviers et de violons), moins raffiné bien que toujours aussi mélodique.
La première moitié du disque s’avère relativement jubilatoire (l’excellent "Pieces Of You" en plage deux) mais s’essouffle quasi instantanément une fois passé la non moins excellente "Creeper". Difficile à croire mais, la deuxième moitié de Arm’s Way voit Islands se lancer dans une succession de trop longues pièces, à la limite du progressif voire du symphonique (des violons jusqu’à l’écoeurement), tellement ambitieuses mais souvent peu inspirées.
Ou comment user la recette initiale jusqu’à la corde. Inutile non plus d’insister sur l’incompréhensible resucée d’un thème de "A Quick One" des Who sur "In The Rushes" …
En résumé, un disque trop long, souvent poussif, difficile à écouter sur la longueur. Restent néanmoins quelques singles particulièrement bien ficelés, lesquels surnagent au milieu de la bouillie ambiante. En demi teinte donc.
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