Dans sa seconde aventure en solo, Martina Topley Bird nous présente un album contenant neuf belles musiques (sur les douze qui le composent), qu’ on pourrait écouter successivement sur la terrasse d’un bar, en ayant la sensation qu’elles sont toutes interprétées par de (bons) artistes différents.
Car en effet, The Blue God est un assortiment de musiques qui s’intègrent dans un ensemble peu homogène : je reste sans savoir si Martina est à la recherche d’un style auquel se dédier ou si elle préfère ne pas se limiter à un seul. En vérité, elle flirte avec le trip-hop des Portishead et de Tricky – avec qui elle collaboré sur l’excellent Maxinquaye - (avec "Phoenix", "Something to say"), mais fait aussi un clin d’œil à la country-rock dissonante du type Shivaree (avec "Valentine"), ou bien le contagieux brit-pop (avec "Carnies", "Poison"). Et elle a l’air d’assumer son ascendance musicale en invoquant Les Beatles (avec "Da da da") ainsi que Velvet Underground (avec la bonne guitare de "Something to say").
Confus ? Je le suis resté à la première écoute du CD. C’est que, bien que différent de l’antérieur Quixotic, avec ce The Blue God, Martina Topley Bird a l’air d’indiquer de nombreuses directions possibles pour son futur parcours musical, en atteignant des moments enthousiasmants dans plusieurs genres ("Something to say", "Baby blue", "Razor Tongue", "Da da da"). On remarquera également l’excellente production, à la charge de Danger Mouse, des Gorillaz et Gnarls Barkley.
Ainsi cela donne-t-il envie de se demander : comment sera le prochain album ? Plus uniforme ou à nouveau une succession d’expériences musicales hétérogènes ?
J’ai aimé.
Et je reste en attente du prochain ! |