Remarqué en avril 2002 en première partie du Jon Spencer Blues Explosion, ce trio new-yorkais (mixte celui là) revenait cette année (après une première annulation en mars) avec l’objectif (et le devoir surtout) de confirmer un étourdissant premier album (Fever To Tell) devant une salle pleine à ras bord fleurant bon la Converse échauffée.
Ce n’est qu’une fois Nicolas Zinner et Brian Chase (respectivement guitariste et batteur) en place que Karen O (moitié du chanteur des Liars) daigne faire son apparition sur la scène du Trabendo. Simplement vêtue d’un débardeur et d’un short taille courte (vert pomme, ça ne s’invente pas), les yeux cachés derrière un masque de maquillage, elle cristallise sur elle, dès les premières secondes, tous les regards des mâles présents dans la salle.
Après quelques minutes, le doute n’est plus permis, l’emballante formation croisée l’an passé en ces mêmes murs a considérablement progressé tant instrumentalement qu'en ce qui concerne les compositions : le guitariste et le batteur faisant preuve d’une redoutable efficacité. Pourtant, le clou du spectacle reste encore et toujours, l’incroyable Karen O et son jeu de scène suggestif, sorte de croisement entre Iggy Pop et Joey Ramone. Voilà pour le visuel.
Sur un plan purement musical maintenant, l'album a logiquement été largement revisité ainsi que des titres plus anciens des premiers EPs. Cependant quelques réserves sont à émettre. En effet, là où les musiciens ont été impeccables, la chanteuse n’a ce soir là pas gratifié le public d’une prestation vocale de premier ordre, passant plus de temps à hurler qu’à véritablement chanter, d’où cette impression de ‘moins bien que sur l’album’.
Cependant, compte tenu de l’impressionnante hype autour du groupe en Angleterre, les breaks au milieu de cette longue tournée printanière n’ont pas été légion, ce qui pourrait expliquer cette fatigue vocale.
Au final, un concert assez réussi même si le groupe aurait pu
être plus percutant encore : deuxième acte à la Route du
Rock en août.