Comédie libertine de Liliane Nataf et Jean-Louis Thamin d’après des textes de Andrea de Nerciat, mise en scène de Jean-Louis Thamin, avec Samuel Bonnafil, Jérôme Maubert, Liliane Nataf et Cécil Sanz de Alba.
Pour "Le diable au corps", Liliane Nataf et Jean-Louis Thamin ont élaboré une adaptation théâtrale de textes de Andrea de Nerciat, auteur libertin du 18ème siècle, siècle dévoué au plaisir et fécond en littérature érotique, pour concevoir une fantaisie légère et grivoise qui entraîne le spectateur dans un univers transformé en alcôve, sans souci des âges et des sexes, et toujours en bonne compagnie.
Dans cette farandole fornicatrice, tous les personnages , aux noms univoques, la comtesse de la Motte en Feu, Belamour ou Madame Durut, sont atteints d’un appétit sexuel jamais assouvi qui les entraîne dans une perpétuelle quête, et pratique, d’un plaisir roboratif et de bon aloi, toujours amplement commenté dans la langue si savoureuse du siècle des Lumières qui fut aussi celui des plaisirs du corps.
Mais le corollaire inéluctable de cette frénésie sexuelle réside dans un certain pathétique. Impossible de ne pas penser au systématisme des ébats réglé comme du papier à musique par l’oiseau du "Casanova" de Fellini.
La mise en scène de Jean-Louis Thamin est bien évidemment alerte et leste, et la scénographie joue judicieusement de la forme du texte, métaphores poétiques et langage cru, pour dresser des tableaux animés, mêlant représentation de scènes explicites et évocation feutrée de jouissances voluptueuses.
Dans la tout à fait opportune Chapelle des Cordeliers du Théâtre Le Petit Louvre, vêtus de noir, maquillage d’automates, loup de velours et dessous de soie, Samuel Bonnafil, Cécil Sanz de Alba, Liliane Nataf et Jérôme Maubert
, sont les impertubables, et parfaits, officiants licencieux de cet impudique divertissement de salon qui ne manque ni d’humour ni de burlesque.
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