Spectacle conçu par Isa Mercure et Claude Guillot à partir de textes de Roland Dubillard et Jean-Michel Ribes, mise en scène de Claude Guillot, avec Bernard Menez, Jean-Pierre Moulin, Gilles Guillot, Isa Mercure, Nicolle Vassel et Héloïse Guillot.
La brasserie cossue, où tous les mondes se croisent, constitue le décor idéal pour y réunir des scénettes divertissantes. Aussi Isa Mercure et Gilles Guillot ont créé "La Brasserie de l’Univers", dans laquelle une ronde de personnages savoureux, orchestrée par ce dernier, distille un florilège de textes écrits par deux auteurs féconds qui aiment scruter la réalité parfois la plus prosaïque et les concepts les plus cartésiens pour y traquer l’absurde métaphysique.
En l’espèce il s’agit de Roland Dubillard et Jean-Michel Ribes, dont les Diablogues, Monologues et autres Bilogues constituent la matière première du spectacle et donnent aux comédiens des partitions de choix, à l'instar des pièces d'anthologie que sont "Ping pong" ou "Le compte gouttes", dont le public ne se lasse jamais.
A la Brasserie de l’Univers, cousine germaine de Palace, série culte des années 80, personnel et clients sont loufoques et le menu 3 étoiles est dispensé par des comédiens aguerris et désopilants.
Pour l'ambiance, le fond musical est assuré par une pianiste Fifi brin d’acier enceinte jusqu’au yeux, répondant au doux prénom de Zézette, (Héloïse Guillot) et une chanteuse de caf’con un peu tapée qui n'en finit pas de se gargariser d'expressions grivoises avec "Les nuits d'une demoiselle" (Nicole Vassel).
Et on y croise, entre un serveur bon enfant (Claude Guillot), et un directeur pince sans rire (Jean-Pierre Moulin), un client grincheux qui n’aime pas trouver une boule de pétanque dans son consommé, un académicien mourant qui n’en finit pas de tester sa dernière phrase (Bernard Menez), une femme escroc qui œuvre dans le caritatif et une accro de la télé (Isa Mercure).
Cela donne un spectacle plaisant qui ouvre une belle lucarne sur la poésie, le burlesque et l'humour presque métaphysique pour un rire de la résistance pour, comme l'indique Jean-Michel Ribes, "résister à toutes les dictatures de la réalité et à l’hégémonie du sérieux". |