Chaque année pendant un mois, la Cité des Papes devient le plus grand théâtre du monde lors du Festival d’Avignon et plus précisément le Festival Off.
Le bilan de l’édition 2008 du Festival Off, qui est aussi un grand marché du spectacle, est enthousiasmant puisqu’il témoigne d’un engouement indéfectible et d’une audience croissante auprès tant des compagnies, des professionnels que du public avec près de 1 000 spectacles recensés cette année.
La ville est pavoisée d'affiches et pas un endroit où on peut accrocher une ficelle n’est oublié. Les affiches s'agrippent aux gouttières, grimpent le long des grilles des jardins, s’enroulent aux barreaux de fenêtres, investissent les poteaux de signalisation et décorent les façades abandonnées.
Tous les spectacles vivants y sont représentés, danse, musique, art lyrique, mime, clown, cirque, one man show et bien évidemment théâtre. Répertoire classique ou contemporain, là encore, tous les registres ont droit de cité de la comédie à la tragédie, de la poésie à la comédie dramatique en passant par la commedia dell’arte et l’opéra bouffe.
Certains théâtres, comme Le chien qui fume, privilégient les spectacles avec des noms connus, avec à l'affiche "Agnès Soral aimerait bien vous y voir" et "Fédérico, l'Espagne et moi" de Daniel Prévost.
Au Théâtre des Amants, un peu décentré, l'amour se déclinait sous toutes ses formes, de la passion amoureuse de Juliette Drouet et Victor Hugo avec "Aimer, c'est plus que vivre", en humanisme avec "Grisdélidis, la catin révolutionnaire" en passant par la violence extrême dénoncée par une compagnie espagnole avec de "Te quiero".
Si certains effectuent une programmation uniforme comme Le Palace ou le Paris avec des spectacles d'humoristes, la danse pour le Théâtre des Hivernales, l'éclectisme est le maître mot pour d'autres.
La tache d'encre pratiquait un panachage détonnant avec les gros sabots de l'humoriste "Wladimir Polski et son World Tour 2018" qui voisinait avec le très classieux "Mistinguett, Madonna et moi" de Caroline Loeb et la comédie dramatique "Mathieu Solaire".
Le Petit Louvre proposait, avec ses deux salles, également une affiche variée.
Entre autres, du théâtre contemporain classique avec "Scènes de la vie conjugale" de Ingmar Berglan monté par le théâtre Le Public de Bruxelles,
une fantaisie libertine
avec "Le diable au corps", une comédie socio-politique avec "Product" et une comédie d'assemblage de textes de Roland Dubillard et Jean-Michel Ribes avec "La Brasserie de l'Univers".
De même pour La Luna où la même scène voyait se succéder du théâtre lyrique avec "L'envers du décor", la poésie de "La ballade des vaches guerrières" présentée par une compagnie italienne et "Jackie Star, l'élégance et la beauté" un clown trash.
Le Festival Off d'Avignon constitue une belle vitrine qui n'est pas dédaignée par les compagnies étrangères et qui permet au curieux de découvrir le théâtre pratiqué hors des frontières nationales.
Ainsi, le Funambule a accueilli des compagnies taïwanaises qui ont su séduire le public avec des spectacles aussi différents que "Riz flambé" conte socio-politique et "L'adieu de l'ombre" plus conceptuel.
Tout cela n'est qu'un petit aperçu de la diversité et de la richesse de ce festival qui est ouvert de 10 heures du matin à minuit passé.
Alors rendez-vous sur place l'année prochaine !
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