Au
coeur d'un buzz incroyable depuis maintenant quelques mois,
l'heure est venue pour les anglais de Late Of The Pier de faire
véritablement ses preuves avec un premier opus baptisé
Fantasy Black Channel.
Refusant toute étiquette, mais s'avouant volontiers adeptes
de la new-wave et du krautrock, Samuel Eastagate, Sam Potter,
Andrew Faley et Ross Dawson frappent un grand coup avec ce premier
LP, qui leur ouvre directement les portes du classement des
meilleurs albums de 2008, à côté des MGMT
et autres Kills.
Premièrement, car à l'instar des Klaxons et autres
Artic Monkeys, ils n'ont pas choisi le producteur des dernières
sorties hype du moment, à savoir (le non-moins excellent)
James Ford, préférant collaborer avec Erol
Alkan, dj anglais aux sets aussi éclectiques que
dansants, à l'origine dernièrement du 21 des Mystery
Jets et du dernier Long Blondes.
Le son de chaque titre de ce Fantasy Black Channel varie donc
relativement par rapport aux autres sorties d'outre-manche qui
marchent en ce moment, au son limpide calibré FM .
Secondement, cet album part dans des zones d'expérimentations
jusque là difficilement envisageable pour des chansons
dépassant rarement les trois minutes. Que ce soit le
refrain excentrique de "Focker" ou les percussions
très indiennes de "The Bears Are Coming", rarement
un groupe d'outre Manche n'aura tenté d'alimenter ses
pop songs d'éléments aussi novateurs et d'autant
de fruits d'un travail sonore qui semble plus qu'approfondi.
Enfin, chacun des douze morceaux de cet album est une petite
merveille. Impossible de ne pas danser aussi frénétiquement
qu'étrangement sur "Bathroom Gurgle", "Focker",
"Heartbeat", "Space And The Woods", "The
Bears are Comingquot; ou encore "Broken".
Evidemment, l'aspect visuel et très travaillé
du groupe en fera peut-être fuir certains, préférant
plutôt crier au groupe fabriqué de toutes pièces
plutôt que de tendre l'oreille à cet album qui
le mérite réellement. A croire qu'à force
de buzzs incessants, il serait presque devenu un handicap d'être
anglais.
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