Le rock, en Belgique, se porte bien, on le sait. Guernica apporte encore de l'eau au moulin avec ce premier EP de 6 titres.
Cependant, plutôt que de choisir d'être le énième groupe sur les traces de dEUS, Guernica choisit les chemins de traverse pour aller visiter les grands espaces urbains des Etats-Unis d'Amérique.
La bande à Michael ira donc rendre visite à Pavement et à Interpol, réunissant le temps de ce Who are your songs for ? l'essentiel des uns et des autres dans ce qui pourrait, par instant, ramener le groupe vers des références post-rock que leur coquetterie leur interdit de revendiquer.
Pour rester dans l'idée de post-rock, démuni de texte, on citera "In de wolken", instrumental venant partager le disque en deux, composé de guitares qui semblent n'en faire qu'à leur tête jusqu'à la quasi-indigestion.
Pour le reste, le chant est là et bien là et le charisme de Michael est au rendez-vous, aussi à l'aise sur des titres lents dont la mélancolie n'est pas sans rappeler celle de Arab Strap (ndlr : merci Eric de cette remarque) comme sur "I cried the day Marlon Brando died" par ailleurs très proche de Pavement, que sur des titres plus rock comme "Far from sound". On retrouve ce côté faussement bancale des mélodies à la Pavement sur "This is the age of too much" sur lequel une belle maîtrise du son s'associe à un chaos sonore débordant d'une énergie communicative.
Mais le vrai tube de ce mini album est peut-être "Far from sound", synthèse parfaite de leurs influences, à la frontière de Interpol, Pavement ou encore Arcade Fire pour le côté foutraque et pour cette "joyeuse noirceur" qu'alimentent des guitares en roue libre au rythme saccadé et une scansion très en place.
Le dernier titre, quasi-épique, jusque dans la longueur de son nom et qui termine l'album, laisse une grande envie d'en écouter beaucoup plus. Pour l'heure, seule la touche repeat sera votre amie mais gageons que ce jeune groupe n'en restera pas là et à l'image de son chanteur ne manque pas d'ambitions. |