Il y a de ces voix qui vous marquent à vie. Une sorte de madeleine de Proust qui vous ramène des années en arrière. Celle de Manu est ma madeleine à moi, une voix qui, dès que je l’entends, me replonge dans mon adolescence pas si lointaine. Mais j’y pense, cette voix vous est encore peut-être inconnue. On parle ici d’Emmanuelle Monet, ancienne chanteuse du groupe Dolly.
Ecouter l’album d’une de ses chanteuses préférées, c’est comme ouvrir son cadeau de Noël, il y a l’excitation mais aussi l’appréhension que cela ne soit pas à la hauteur de nos attentes, que cela nous déçoive. Et bien ce n’est pas le cas.
Disons-le clairement, l’album est beaucoup plus varié que ceux de Dolly, que ce soit au niveau des textes, des instruments ou des styles. Comme si un souffle d’air frais avait remis tous les compteurs à zéro. L’album s’ouvre sur le planant "Allée des Tilleuls" et ses chœurs à la Air pour mieux continuer avec le pêchu "Tes Cicatrices".
Et les titres s’enchainent sans nous laisser le temps de respirer, que ce soit le très réussi "T’es bô t’es con" avec son ukulélé ensoleillé et ses explosion de trompettes à la Dandy Warhols, "Oh my friend" et son refrain entêtant, "Suteki Ni" aux rythmes disco et chantée en japonais ou encore "Sur mes lèvres" et son final explosif. "Goodbye" et "Rendez-Vous", chansons les plus émouvantes, sont dédiées à Micka, ancien bassiste de Dolly, décédé dans un accident.
Rendez-Vous est sûrement l’album de la renaissance pour Manu. Comme quoi, de tout mal ressort un bien. |