Merci Matador ! Vraiment, un grand merci au directeur artistique qui a découvert et signé Jay Reatard.
Ce garçon de Memphis est le chainon manquant au lien générationnel, celui qui réunira le quarantenaire, qui n'était pas là au bon moment, parce que suivant le mouvement punk, certes plongé dans l'époque, mais par radio ou magazine interposé, et le jeune proto punk, regrettant de n'avoir pas eu 18 ans en 1976, dans le marasme musical d'où perçaient des Richard Hell et consorts, juste avant que de mauvais garçons anglais ne cristallisent l'intérêt sur la forme, au détriment du fond.
Mais revenons à Jay qui, durant l'année 2008, a publié des singles, réunis ici dans l'ordre chronologique. L'écriture est ici percutante, pertinente et à propos, point de ringardise passéiste sur ce disque. En douze titres, Jay a écrit plus de bonnes chansons que certains groupes dans toute leur carrière. Cette citation d'un journaliste anglais résume à elle seule l'impression que donne l'écoute de cette compilation de singles.
Ce disque est la somme parfaite des productions des 30 dernières années, Jay Reatard emprunte à toutes les époques, au psychédélisme des années 60 sur "You Mean Nothing to Me", faisant penser aux productions de la compilation Nuggets. Aux mélodies punk-rock des années 70, comme avec "Hiding Hole". Ou encore au rock, dit Grunge, des années 90 avec, entre autres exemples, "Fluorescent Grey" ou "Always Wanted More" qui se rapproche du travail Low-Fi de Lou Barlow.
L'ensemble de ces singles a une caractéristique, la qualité d'écriture, un song writing (comme on dit) presque parfait. Jay a repris le concept de 45 tours de ses aînés avec un talent indéniable et serait en train de préparer un album pour l'année prochaine. Espérons qu'il n'a pas brûlé toutes ses cartouches dans ces singles (ça m'étonnerait) et qu'il nous proposera quelque chose d'aussi bien fait. On devrait entendre parler de ce jeune homme en cette fin d'année, croyez-moi. |