Le problème au Bataclan, c’est le bar, au fond de la salle, surtout quand un groupe pop-folk comme Revolver essaye de mettre en place une atmosphère intimiste. Néanmoins, la fosse devient très vite attentive, surtout à l’entame de "Leave me alone". Le trio français réussit à capter une audience qui piétinait avant d’écouter ses chéris suédois.
Recette d’un concert enivrant : chant doux, lancinant, en Anglais, chœurs soyeux, guitare acoustique, violoncelle, shaker, juste un tom basse, un peu de sifflet, une once de guitare électrique bluesy et de piano sur la fin. La salle tape même dans ses mains sur le sublime "Do you have a gun". Revolver est une formation minimaliste mais à forte identité et qui a vraiment sa place sur les scènes du monde entier. Merci donc pour cette première partie de haute volée.
I’m from Barcelona déboule ensuite sur scène sous les hourras ; les musiciens ne sont ici "que" 16, dont 6 choristes, alors que le groupe atteint près de 30 membres en formation de combat. Le son est un peu brouillon mais sonoriser 16 coquins en formation électrique n’est pas chose aisée. L’important, c’est juste de transmettre de la joie et de la fête, un peu comme Patrick Sébastien, mais pour une cible un peu plus poppy.
Forcément, le public, assez jeune et féminin, est acquis d’avance et s’enflamme pour le moindre geste à peine déplacé du leader charismatique, Emanuel Lundgren.
Les ballons et cotillons ne tardent pas à jaillir du balcon, des 2 côtés de la scène, et à retomber sur la foule enjouée et sautillante. Au milieu du set est joué le fameux "We’re from Barcelona" , avec sa mélodie naïve et ses chœurs enfantins et entêtants ; la folle ambiance repart de plus belle, toujours sous une pluie de cotillons. Toute la salle chante, comme sur l’efficace single "Treehouse" sur lequel l’assistance chantera a cappella. Sur "Paper planes" , des avions en papier sont jetés sur le public depuis le balcon ; qu’est qu’il y avait comme bordel là-haut !
A cela s’ajoutent : les fantaisies des membres du groupes qui s’amusent et se chamaillent sans cesse (ça me rappelle étrangement Arcade Fire) ; les coups de caisse claire sur le tempo pour booster chaque morceau ; slam du chanteur à la fin du concert... Bref, l’efficacité est calculée mais le but est atteint : tous les ingrédients pour rendre le public heureux sont là. D’autant qu’après le rappel, les protagonistes reviennent tous chanter a cappella au beau milieu de la fosse, accompagnés seulement d’une guitare acoustique, d’une clarinette et d’un mégaphone. L’effet est garanti et personne ne veut quitter la salle.
Les vrais fans sont donc conquis ; les autres retourneront plutôt écouter The Polyphonic Spree.
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