A propos de Fucked Up, on lit ça et là de nombreuses choses à propos de la production titanesque du disque. On parle de 18, 20, voire 70 overdubs de guitares, on parle des instruments acoustiques ajoutés parcimonieusement au milieu de la déferlante hardcore de leur nouvel album The Chemistry Of Common Life.
En vérité, on cherche une justification au fait que, indéniablement, on apprécie cet album et parce que le fait qu'il sorte sur le label Matador n'est plus raison suffisante pour crier au génie indie rock à propos de tout ce qui est produit en son sein. Alors on prend des précautions. Il ne faudrait pas que, si par hasard ils tombent sur cette chronique, mes amis pensent que je me suis mis au hardcore métal trash (rayez les mentions superflues).
Car il faut reconnaitre que Fucked Up, ça déménage pas mal. D'abord parce que musicalement, c'est du musclé avec leurs grosses guitares lourdes à faire passer les Pixies pour Henri Dès. Ensuite, parce que le chanteur a une voix de mec qui doit fumer ses clopes par le côté incandescent et boire son bourbon sans même en ouvrir la bouteille, du genre à faire pâlir d'envie un chanteur de dark métal. Mais The Chemistry of Common Life est aussi hormoné dans son texte qui fait la part belle à la religion, apportant un certain nombre de questions (mais pas de réponse, je vous rassure, ce n'est pas non plus un essai
philosophique) sur le sujet ("No Epiphany", "Looking for God").
Cette debauche d'énergie qui laisse néanmoins la part belle aux mélodies n'est pas sans rappeler Husker Du bien entendu et même si le disque est joliment produit (on en revient à ces histoires d'overdub à outrance), il reste un disque de genre et ne sera pas accessible aux oreilles les plus sensibles malgré un vrai effort sur certaines mélodies franchement tubesques comme "Son the Father" qui ouvre l'album avec brio ! Pour ceux qui aime le rock qui transpire, l'investissement me parait hautement recommandable. Yeahhhhh rock'n rooooll ! |