Une fois n'est pas coutume, la Perfide Albion nous gratifie d'une très bonne surprise, automnale pour celle-ci, en la personne d'Eugene McGuinness. D'origine irlandaise et londonien d'adoption, ce jeune artiste a finalement atterri sur les bords de la Mersey, à Liverpool plus exactement, bastion des Beatles, The Coral et autres La's. Cet ancrage géographique ne semble pas anodin vu les sonorités de l'album éponyme fraîchement sorti.
Nouveau poulain du label Domino, Eugene McGuinness nous livre un disque qui souffle le chaud et le froid à l'image de la pochette à la fois guindée et foutraque En douze titres bien sentis, l'Anglais nous envoie aux oreilles son sens du songwritting et des arrangements indéboulonnables. Adepte du beau geste mélodique, Eugene McGuinness varie les tactiques et fait mouche à tous les coups.
Attaquant pied au plancher et tout en déhanché avec "Rings Around Rosa" ou esquissant une feinte rock des plus contemporaines avec "Fonz", l'escrimeur de la pop sait aussi contrer à l'ancienne avec "Wendy Wonders". Comme tout fin stratège, McGuinness nous sort son coup spécial avec l'excellent "Moscow State Circus", premier single de l'album.
La beauté mélancolique de "The Old Black" et l'urgence de "Nightshift" se combinent sans crier gare avant la contre-attaque pop-bluesy de "Atlas". Imprévisible et adepte du contre-pied, le mousquetaire anglais enchaîne ensuite avec la fraîcheur mélodique de "Knock Down Ginger" et de "Crown The Clown". Malgré la modernité évidente de son touché musical, Eugene McGuinness sait aussi s'inspirer de ses aînés avec le soyeux "Not So Academic". "Disneyfield" prépare l'assaut final et ouvre la voie au somptueux "God In Space". Un ange passe et une voix vous trouble !
Au terme de douze assauts et d'un peu plus d'une demi-heure de joute, Eugene McGuinness nous offre un disque élégant porté par des orchestrations de haut-vol et une voix tout simplement époustouflante. A écouter d'urgence ! |