Le groupe ABBA était originaire de Suède. Depuis Stockholm, ils irradiaient de leur musique les pistes de danse du monde entier dans les années 70 et 80, et devenaient pour la postérité le groupe pop par excellence.
Comme on pouvait l’espérer dans un pays secondaire en terme d’industrie musicale, leur influence est restée dans de nombreux projets suédois qui leur ont succédé jusqu’à aujourd’hui.
Parmi les exemples, on trouve les Acid House Kings, Peter Bjorn and John ou I’m From Barcelona. Chez eux, la simplicité mélodique et le son cristallin sont facilement identifiables, ainsi que l’optimisme et la naïveté dans l'interprétation qui caractérisent les chansons d’ABBA et qui captivent l’auditeur par la pureté innocente.
Who Killed Harry Houdini ?, deuxième album original de I’m From Barcelona s’insère parfaitement dans ce cadre de musique pop suédois post-ABBA, tout en en présentant quelques particularités qui les rapprochent de la catégorie indie-rock et qui me permettent de les comparer au son de Sufjan Stevens.
En effet, d’une part, tant le timbre fin de la voix d’Emanuel Lundgren que le recours au banjo ou l’omniprésence d’une batterie persistante, sont des caractéristiques partagées avec le musicien nord-américain. Et d’autre part, quelques "riffs" de guitare (dans "Houdini" ou "Rufus") et un certain expérimentalisme dans la production (comme dans "Gunhill") légitime sa classification comme indie-pop/rock.
Pour moi, Who Killed Harry Houdini ? est essentiellement un CD appréciable avec une excellente musique pop ("Mingus") et deux très bons morceaux indie ("Gunhill" et "Rufus"). Les autres sont des compositions sympathiques avec des caractéristiques singulières, comme le fait que le groupe soit officiellement composé de 29 éléments ou bien d’utiliser des instruments peu habituels, comme le banjo, la clarinette, le violon et les chœurs. |