C’est reparti avec notre rendez-vous désormais mensuel. Rock is dead ? à la Flèche d’Or a beau en être à sa deuxième édition, la programmation est solide, et encore riches de surprises et de belles découvertes.
Quant au public, il se fait un peu timide : est-ce le froid ? les krachs boursiers ? Comme on dit dans le business : côté public, y a une belle marge de progression, pour ne pas être désagréable. On réclame juste plus de curieux, plus d’entrain et de chaleur pour les groupes. C’est peut-être leur premier concert en France, dans une salle parisienne. Alors, entente cordiale oblige, on y met un peu plus de cœur !
Rock is dead ? propose de faire découvrir à Paris, les groupes émergeants de la scène anglaise, des groupes qui n’ont pas toujours signé avec les labels. Ils n’en ont pas moins l’expérience de la scène nécessaire pour commencer à conquérir le public français.
Thomas Tantrum, premier groupe de la soirée, s’est déjà bien fait remarquer en Angleterre, et il profite aussi du parrainage de Lily Allen ; ce qui peut surprendre, tant Megan Porter, chanteuse et leader du groupe, rappelle plus volontiers Debbie Harry au sein de Blondie.
Chevelure longue décolorée, tee shirt rose fluo, la fille se pose là ! dans un déhanchement un peu revêche. Le groupe s’illustre dans un style pop rock qui ouvre la porte à l’électro et au grunge pour gonfler les chansons d’énergie et de vitalité. Et puis on se laisse attraper par le timbre de voix de Megan, voix de tête, haute, qui donne une singularité au groupe : de quoi sortir d’une somnolence toute hivernale dans une espèce d’éblouissement.
Puis vient un personnage truculent : Mr B. The Gentleman Rhymer. Seul au banjo avec des samples, grosses lunettes, moustaches de préposé, le bonhomme est un habitué du grand écart. Car il mêle en un savant mélange musique folk et hip hop. Et le plus drôle c’est que ça marche. Le numéro d’équilibriste réussit. Cartoonesque et frais, Mr. B a fait plus que d’amuser la galerie, il a aussi attiré l’attention.
Eugene McGuinness est la vedette de la soirée. L’extrait de son premier album "Moscow State Circus" connaît déjà un certain succès. Et le succès critique a suivi pour l’ensemble de l’album. Parce qu'Eugene McGuinness est un authentique songwriter. Il arrive ce soir, seul, une guitare faisant barre sur sa poitrine, en haut de deux longues jambes et il chante, un peu à la manière d’un troubadour, n’ayant pas peur d’expérimenter les possibilités de la voix. C’est saisissant à quel point, il ne se rend pas compte de sa performance, lui qui utilise la voix comme Ray Davies des Kinks ou Morrissey. Eugene ou le plaisir naturel de chanter, et l’air de rien, vous êtes sous le charme, vous reconnaissez que le British a un sacré talent.
Pour clôturer la soirée, Baddies ne sont pas des plus paisibles. Au contraire on nous réserve le punk pour la fin. Baddies, qui se distinguent avec des chemises gris-bleu fermées jusqu’au col ont quelque chose de ces imprécateurs américains qui effrayent les âmes crédules. Guitares et batterie rugissantes, chant chorale : de quoi se défouler et vider les batteries (ou les recharger c’est selon…) avant de quitter la Flèche d’Or.
Et la prochaine édition de Rock is Dead ? est le 17 décembre. A vos agendas ! Pour la programmation, rendez vous sur www.rockisdead.fr .
Au mois prochain donc.
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