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Interview  (Paris)  2 décembre 2008

Quelques temps après la sortie de son livre-disque Fantaisie Littéraire et quelques jours avant sa carte blanche au Café de la Danse, Florent Marchet nous a accueillis dans l'intimité de son studio parisien pour une interview et une belle session acoustique.

On a eu l'occasion de t'interviewer à plusieurs reprises sur Froggy's Delight. On s'était arrêté à la sortie de ton album Rio Baril. Comment as-tu évolué et qu'as-tu eu l'occasion de faire depuis ?

Florent Marchet : J'ai fait pas mal de choses dont l'écriture d'un livre avec l'écrivain Arnaud Cathrine qui est devenu un livre-disque. Pour moi, il s'agit comme d'un troisième album, puisque c'est une heure de musique avec un texte tantôt lu, tantôt chanté, avec plusieurs personnages. Cela se passe au sein d'une usine. J'aborde le monde du travail cette fois-ci. Pour le coup, j'avais cette envie à la fois de co-écriture avec Arnaud Cathrine et en même temps, de partager quelque chose de choral au niveau des personnages mais aussi des interprètes, ne pas être tout seul dans son coin.

Lorsque l'on est chanteur, cela peut être assez piégeant justement si on ne se préoccupe plus que de sa petite carrière, si on ne prend plus beaucoup de risques. J'avais envie de travailler à plusieurs. Le travail en groupe, ce n'est jamais évident mais lorsque ça fonctionne, cela devient quelque chose de vraiment magique. On a fait appel notamment à Valérie Leulliot de Autour de Lucie et à Nicolas Martel. Depuis, on en a fait un spectacle à part entière, qui tourne pas mal. Il y aura une date à l'Européen de Frère Animal.

Je fais cela depuis et j'ai travaillé pour d'autres. J'ai écrit, j'ai composé et j'ai travaillé aussi sur la réalisation du prochain album de Clarika. Entre temps, j'ai aussi monté un studio d'enregistrement. C'est à ce studio que l'on a enregistré Clarika. J'avais envie depuis très longtemps d'une espèce de laboratoire. J'aime enregistrer, j'aime jouer de plusieurs instruments et je ne voulais pas n'avoir uniquement l'occasion qu'à chaque fois que j'enregistrais un album, à savoir tous les ans et demi, tous les deux ans.

L'idée, c'était soit être constamment en enregistrement, soit être constamment en train de jouer en live, enfin de faire son métier constamment. Pour le live, c'est plus jouable, on peut jouer éventuellement devant des amis mais pour l'enregistrement, il fallait vraiment ce studio et puis cela me permet de développer des projets hors carrière solo. Par exemple, j'ai travaillé sur un autre livre-disque qui s'appelle Fantaisie Littéraire avec plusieurs interprètes à partir de lectures musicales, à partir de textes littéraires. C'est sorti aux Editions du Bec en l'Air en septembre, pour les 10 ans du Festival de Manosque, festival littéraire à qui je dois beaucoup justement. C'est grâce à eux que j'ai d'une part rencontré Arnaud Cathrine et découvert que j'aimais justement mélanger les genres et les disciplines. C'est une chose que l'on ne s'autorise pas forcément. Lorsque l'on écrit des chansons, c'est un travail vraiment solitaire. On le partage après sur scène à la différence d'un écrivain mais on est quand même bien seul et en définitive, c'est assez rare d'avoir un vrai travail d'équipe.

En tout cas, moi j'avais ce manque là de pouvoir partager avec d'autres compositeurs, d'autres auteurs, d'autres interprètes aussi. C'est une façon de progresser, d'avancer. Il n'y a pas vraiment d'école pour nous, il n'y a pas non plus de stage entreprise (rires). Pour avancer, pour progresser, on doit constamment se mettre en danger et faire marcher la machine à botter les fesses. Le métier est vraiment fait pour que l'on ne prenne aucun risque : il y a des dates parisiennes que l'on ne doit pas rater, donc finalement on va prendre le minimum de risques, cela va être un peu pareil pour les dates en province. Aujourd'hui, j'ai plus envie de partager comme on va faire le 10 décembre au Café de la Danse : des plateaux avec d'autres interprètes, où l'on s'échange un peu nos chansons, jouer aussi des morceaux des autres, pas jouer uniquement ses propres morceaux.

Il y a une sorte de dégénérescence à jouer uniquement son répertoire, ça peut paraître fou. C'est comme si un comédien ne jouait uniquement que ce qu'il écrivait. Je pense que l'on peut s'appauvrir vraiment. J'avais ce désir en même temps d'être musicien, d'être multicarte. Je m'ennuie dans une seule discipline : si j'étais uniquement chanteur, je crois que je m'ennuierai. Pour l'écriture et la composition, je vais chercher des idées autant dans la littérature que dans le cinéma, dans la photo, donc je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas pareil lorsque je suis interprète. C'est purement égoïste comme démarche. C'est vraiment pour progresser, pour partager des choses avec les autres. Au Café de la Danse, on va être une dizaine : Valérie Leulliot, Clarika, une jeune chanteuse pour qui je travaille en ce moment qui s'appelle La Fiancée, Erik Arnaud, Julien Ribot, Barbara Carlotti, JP Nataf, Arnaud Cathrine… C'est sûr que je vais peut-être en oublier un… C'est terrible ! (rires)

Et Florent Marchet !

Florent Marchet : On va être tout ce petit nombre à jouer ensemble.

Tu as déjà eu l'occasion de travailler avec chacun d'entre eux ?

Florent Marchet : Oui, de faire des duos parfois. C'est-à-dire qu'à chaque fois, c'était un peu à la va-vite. Pour Clarika, cela a eu lieu une ou deux fois où elle m'invitait à une émission, pour faire un concert, pour faire un morceau, pour faire un duo. Barbara aussi, on avait fait un co-plateau une fois. On avait chanté mais on ne l'avait jamais poussé au point de faire une répèt ou deux la veille. Là, c'est quand même une dizaine de répertoires qui vont se mélanger. On va en profiter aussi pour faire des reprises, pour faire des choses pas habituelles, je pense que je vais chanter aussi des nouvelles chansons du prochain album.

Et ce prochain album, ce sera une suite de Rio Baril ?

Florent Marchet : Non, je pense que ce sera pour le coup très différent. Ni Rio Baril, ni Frère Animal. On sera moins dans une histoire. Ce sera une succession de petites histoires. Tant musicalement qu'au niveau des textes, ce sera vraiment très différent. Je vais commencer à partir de 2009 à roder les morceaux du prochain album, seul en scène. C'est aussi un plaisir, je ne m'étais jamais autorisé à chanter mes chansons tout seul, enfin sauf à la maison. J'ai toujours l'impression que cela ne tient pas la route, l'impression que les gens vont s'ennuyer. On a toujours tendance à en rajouter et au fur et à mesure, on apprend à se faire confiance et à attacher un peu moins d'importance à ce que les autres vont en penser.

En fait, je pense que c'est très important d'être égoïste mais le bon égoïsme, bien évidemment. Egoïsme où l'on va prendre vraiment du plaisir sur scène et où l'on n'est là que pour ça. Rien de grave ne peut nous arriver sur une scène, finalement. Pendant très longtemps, j'étais trop sous contrôle, j'avais peut-être trop peur du regard des autres. Aujourd'hui, ce n'est plus un problème, ce n'est plus mon problème en tout cas. Bien sûr, j'ai toujours le trac mais une fois que je suis sur scène, il n'y a plus du tout cette peur, il y a juste du plaisir à être sur scène. Et si je ne prenais pas ce plaisir là, de toute façon j'arrêterai. Je ne suis plus dans une période où je me cherche à ce point, je continue toujours à me chercher mais je ne me cherche pas au point de me demander ce que je fous sur une scène. Je sais très bien l'enjeu, je sais très bien ce que j'ai à y faire. Pour moi, c'est quelque chose d'essentiel et peut-être que je commence à arriver à un âge où je pense plus à mon développement personnel qu'à une carrière. Il était temps !

Pour quand est prévue la sortie de ce nouvel album ?

Florent Marchet : Ce serait bien courant 2009.

Jusqu'ici, tu n'avais aucune contrainte de la part des maisons de disque, tu écrivais librement. Est-ce que ce sera toujours dans cet esprit ? Est-ce que tu auras toujours carte blanche ?

Florent Marchet : Théoriquement, je devrai avoir carte blanche. On en parlera dans quelques temps. (rires)

C'est encore en écriture aujourd'hui ?

Florent Marchet : En grande partie. Pour l'instant, je dois avoir une douzaine de titres. Pour la première fois, j'ai envie d'en écrire vraiment beaucoup plus. Puisque j'ai ce studio aussi, je peux en enregistrer beaucoup et après, garder dans l'instant ce qui est vraiment bien pour l'album. C'est peut-être là justement où la maison de disques aura son mot à dire s'il y a des choses trop noires. Je sais bien que ce n'est pas trop dans les habitudes du milieu de la chanson d'aborder des sujets qui fâchent, ce qui n'est pas le cas du tout en littérature, ni au cinéma. On se rend compte qu'en chanson, on aborde des thèmes beaucoup plus légers et les gens ont une attente de la chanson qui n'est pas du tout la même que dans les autres disciplines : tout ce qui a un peu le caractère social ou un peu plus noir, contestataire.

Etre engagé en fait, ça veut dire plutôt concerné par la société, par la vie que l'on mène. Cela parait assez dingue parce que j'ai l'impression que tout le monde est extrêmement préoccupé en ce moment, inquiet. Par contre, on trouve ça un peu limite ou un peu abusé, si on aborde ces sujets là dans les chansons. C'est assez contradictoire. On commence à y venir même au cinéma, les films d'auteurs ont de plus en plus de mal à se monter parce que ce que l'on attend d'un film, c'est qu'il nous sorte de notre quotidien. Je ne trouve pas que l'écriture ou la musique servent uniquement qu'à cela. Ce n'est pas fait que pour nous distraire, c'est aussi pour nous mettre face à nos contradictions, face à nos problèmes sociétales. Donc à ce niveau là, je crois que je ne pourrai pas m'empêcher d'aborder des sujets qui fâchent. Pour moi, l'écriture est un acte trop important pour l'aborder sous la forme de la simple distraction. Cela doit m'animer et c'est ce qui fait que j'écris. J'aime bien amuser la galerie lors d'un bon repas ou même sur scène d'ailleurs, c'est ce qui surprend un peu les gens entre mes chansons, j'aime ça mais pas dans l'écriture.

Toujours sur le thème de l'écriture, pour Rio Baril, tu disais que tu t'étais enfermé dans une maison isolée à 5 km du prochain village. Tu parlais du studio, est-ce que tu as toujours besoin de cet isolement pour écrire ?

Florent Marchet : Oui, la différence c'est que j'ai une sorte de maison à la campagne mais dans Paris (rires). C'est le fait du studio et qu'il soit totalement insonorisé, il n'y a pas un bruit. Je suis très sensible au bruit, c'est quelque chose qui me perturbe vraiment. Autant s'il y a de la lumière... Chez moi, j'ai une chambre où il n'y a quasiment pas de volet, il y a des rideaux très fins et de la lumière constamment, ça ne me dérange absolument pas. Par contre, le bruit, c'est quelque chose qui m'agresse très facilement.

En plus, j'ai vraiment des habitudes de bureau, j'ai besoin d'être vraiment structuré, donc j'y vais tous les matins comme si j'allais au bureau. J'arrive ici à 9h, je fais la petite pause déjeuner avec tous ceux des bureaux dans le quartier et je reviens vers 1h-1h30, je travaille jusqu'à 19h. Cela peut paraître un peu curieux, j'ai besoin de ce côté un peu fonctionnaire, structurant. Sinon, je composerai mal, je n'y arriverai pas, je ne le ferai pas bien. Pareil, j'organise ma journée de manière très planifiée, je sais que ça marchait plutôt bien à l'école, le côté emploi du temps très défini, très cadré. Je suis trop bordélique. Et comme tous les grands bordéliques, je suis extrêmement maniaque. Je crois que ça part d'un côté où l'on souffre d'égarer plein d'objets. Au bout d'un moment, on se met à tout ranger.

Toujours ranger les clés au même endroit ?

Florent Marchet : Oui, ça ne marche pas trop pour mes clés… (rires) mais pour les instruments. Le studio est beaucoup mieux rangé que chez moi. En tout cas, le lieu de travail est quelque chose de vraiment important. C'est peut-être cliché de dire cela : pour être en ordre dans sa tête, être en ordre sur le lieu de travail.

Tu disais en avril 2007 qu'en dehors de Frère Animal, tu allais travailler sur des musiques de film. Est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu as eu l'occasion de faire ?

Florent Marchet : Là, je travaille sur un documentaire. Arnaud Cathrine doit tourner son premier film l'été prochain dont je fais la musique. Cela va être un premier essai et on a d'autres projets à côté – je n'en parle pas pour l'instant – où j'aurai une part musicale assez active. Oui, c'est en projet. En tout cas, je continue toujours à écrire des pièces musicales, ce ne sont pas des chansons, je ne sais pas comment les qualifier. Il y a un compositeur qui s'appelait François de Roubaix qui a fait énormément de musiques de film dans les années 70, de B.O., également de musiques de pub. J'aimais beaucoup sa démarche, il avait un studio aussi, il composait des morceaux et passait son temps à les enregistrer en se fichant un petit peu de la façon dont cela allait être utilisé par la suite. C'est de la musique pour la musique et j'aime bien cette idée là, le fait de produire de la musique. Je crois que c'est Baudelaire qui disait que l'on juge un artiste à sa production et déjà l'idée de production est vachement intéressante. Peu importe si c'est commercialisé ou non, si cela devient des chansons, des musiques de films, de pub. L'idée, c'est d'au moins composer un morceau par jour. Je sais que j'ai besoin de ça.

Tu arrives à avoir ce rythme là ?

Florent Marchet : On a tellement d'outils aujourd'hui aussi. Le fait d'avoir un téléphone qui fait aussi dictaphone, cela a changé ma vie. Dès que j'ai une petite mélodie, avant je la laissais filer, aujourd'hui, je la note tout de suite. J'ai le studio pour enregistrer ces petits bouts qui deviennent de la musique. Alors bien sûr, il y a sans doute à boire et à manger, après c'est à moi de faire le tri. En tout cas, je ne laisse plus filer de mélodie et je n'attends pas forcément à ce que ce soit exploité. Si c'est exploité, tant mieux. En tout cas, j'essaie de créer tous les jours.

Pour Rio Baril, les chansons s'enchainaient comme la lecture d'un roman. Est-ce que l'on aura encore ce format sur le prochain album ?

Florent Marchet : Pour cet album là, cela va être vraiment différent. Je vais surtout travailler sur des couleurs musicales et je vais choisir les titres en fonction qu'ils peuvent correspondre à cette couleur ou non. Ce sera plutôt cette démarche là. Il y aura moins la démarche affective par rapport aux titres. C'est pour cela que je voulais suffisamment de titres pour me dire ceux qui peuvent coller. Il y a des titres où j'ai l'impression de m'y retrouver vraiment. Il aurait fallu que je les mette sur Rio Baril, je ne sais pas ce que j'en ferai mais je ne les prendrai pas pour l'album. Aujourd'hui, le fait de ne pas penser à là où la composition va aller, à savoir sur un album ou sur une musique de film, etc., me permet d'être vraiment libre. En fait, parfois j'écris des choses qui sont un peu hors format chanson. Je l'écris quand même, je ne vais pas me l'interdire parce que cela ne pourrait pas se commercialiser. Je le fais, cela existe au moins, après on voit. Je me dis aussi que je pourrais toujours refaire un livre-disque.

Vous avez présenté Frère Animal au Festival de Manosque ?

Florent Marchet : Oui, on l'a présenté. On l'a joué devant 600 personnes. C'était très émouvant pour moi, très émouvant pour Arnaud Cathrine parce que cela fait des années qu'il travaille sur ce festival, il n'a jamais eu autant le trac. J'allais dire coup de bol mais c'était l'une des plus belles représentations en tout cas. On avait très peur, on ne voulait pas décevoir les gens qui nous avaient fait confiance.

On commence à pas mal être programmé dans les festivals littéraires mais pas uniquement, on touche aussi le public chanson. Mais je me rends compte que c'est assez cloisonné parce qu'il y a des gens qui viennent voir Frère Animal sans savoir qu'il y a un livre-disque. Ils viennent parce qu'ils m'avaient suivi sur les deux premiers albums, il y a un spectacle dans lequel je figure. C'est curieux, je leur dis à la fin du spectacle : c'est un livre-disque. Ils me disent : Ah bon ! On n'a pas fait attention. Parce que ce n'est pas les mêmes vitrines, en fait. C'est curieux, il y a des gens qui vont surtout s'intéresser à la musique, d'autres uniquement à la littérature. Il n'y a pas forcément des passerelles entre les deux. C'est comme pour tout, c'est très cloisonné. C'est peut-être différent ailleurs, aux Etats-Unis où cela ne surprend personne dans les comédies musicales où les gens sont tant chanteurs, danseurs que comédiens. Quelqu'un qui fait ça en France apparaît comme surdoué. On dit : "c'est pas possible, il y a quelque chose de louche".

Tu vas t'essayer à la danse du coup ?

Florent Marchet : J'aimerai bien (rires). Sur Frère Animal, il y a de la danse mais ce n'est pas moi qui danse. C'est Nicolas Martel qui est également danseur et comédien. D'ailleurs, j'aimerai beaucoup composer pour la danse, c'est quelque chose qui me plairait vraiment. J'avais composé pour le théâtre, on fait des choses différentes de toute façon. La musique pour le théâtre, ça n'a pas la même fonction forcément. Il faut être plus discret et c'est bien aussi d'arriver à être discret avec une musique. Ce n'est pas un pari facile d'accompagner, de créer des ambiances. Par la chanson, j'ai découvert que je voulais faire plein d'autres choses.

En dehors de la musique, tu t'essaies à d'autres arts : la photo, la peinture, le dessin ?

Florent Marchet : Non, même si j'aime beaucoup la photo. Après, cela demande du temps. J'ai très envie de faire de la réalisation pour d'autres, des arrangements aussi et puis écrire, pas forcément au format "chansons", pas forcément ce qui pourrait être chanté, j'ai d'autres projets. Après, ce sont des histoires de temps, d'autorisations, de finances aussi. Cela peut paraître bête mais pour écrire un roman, il faudrait que je me laisse vraiment un an et demi, sans rien faire d'autre, sans être certain in fine que j'ai envie d'envoyer le manuscrit à des éditeurs. Je sais le nombre de nouvelles que j'ai pu écrire, qui sont restées dans les tiroirs.

C'est marrant, cela me faisait pareil pour mes chansons au tout début, peut-être parce que je n'écris pas assez en prose. Je suis vraiment immergé dans l'histoire et deux mois après, je relis et je trouve cela vraiment désolant. Cela fait très peu de temps que je ne flingue plus mes chansons. Avant, il y a 5-6ans – peut-être moins même (rires) – j'écrivais une chanson et au bout de 3-4 mois, je ne voulais plus en entendre parler. Une erreur que je n'aurai pas dû commettre.

Après, ça va peut-être avec l'habitude. A juste titre en plus, peut-être parce que l'on ne s'autorise pas les choses, peut-être parce que l'on n'est pas encore complètement dedans, on a tendance à ne pas se lâcher complètement et à se regarder un petit peu trop. On n'aime pas voir "les moments" où l'on compose. C'est comme sur une photo, lorsque l'on pose trop, on se dit là ce n'est pas vraiment moi, on se sent super mal à l'aise. Ce n'est pas une photo que l'on a envie de voir en général. A fortiori, lorsque l'on revoit cette photo 6 mois plus tard, on se dit : quelle horreur ! Dans l'absolu, c'est difficile de se regarder quand même ! Ce n'est pas très intéressant non plus, c'est plus intéressant de regarder les autres.

Es-tu fier d'avoir remis le ukulélé à la mode dans la chanson française ?

Florent Marchet : Je ne sais pas si je l'ai remis à la mode. Le ukulélé a été une grande découverte, pas tant pour l'instrument mais pour les 4 cordes, en fait. Je me suis aperçu que 6 cordes pour une guitare, c'était trop pour moi. J'ai essayé de comprendre pourquoi, pourquoi j'aimais aussi les quatuors à cordes. J'ai trouvé que je n'arrivais à entendre à la fois que quatre sons. Je les entends, je peux écrire aussi les partitions sans forcément les instruments en écoutant les 4 sons à la fois. Je suis limité en fait. Je sais qu'il y a des gens qui arrivent à entendre 6-7 sons à la fois. Sur une partition, je m'arrête à 4, parfois 5 mais c'est très rare. Ca me convient bien du coup parce que sur un instrument 4 cordes, je trouve très vite les accords pour composer c'est l'idéal. Alors je compose énormément avec le ukulélé, Mais j'ai un autre projet, c'est de me mettre à la guitare ténor qui est une guitare 4 cordes. Et je joue beaucoup de basse aussi. Je ne vais pas me mettre au piano 4 touches, ça n'existe pas… Le piano, c'est mon instrument d'enfance, donc c'est très différent.

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En savoir plus :
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Crédits photos : Thomy Keat (la série complète sur Taste of Indie)


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# 8 décembre 2019 : Et si Noël n'avait pas lieu ?

Grève générale, transports bloqués, morosité ambiante, réchauffement climatique... Et si cette année Noël n'avait pas lieu ? Quoi qu'il en soit vous aurez largement de quoi vous réjouir avec notre proposition de découvertes culturelles hebdomadaires dès maintenant. Par ailleurs, suivez notre facebook pour gagner des places pour le concert de She Owl.

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"Los Angeles" de Octave Noire
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