Girls
in Hawaii nous avait surpris l’an dernier, d’abord
au cours de brillantes prestations scéniques, à Dour
ou en première partie de Vénus
et An Pierlé. Il avait fallu
attendre le mois de septembre pour se procurer un premier maxi 5
titres, "Found in the ground – the
winter EP" , aux sonorités chaudes et légèrement
pop-folk malgré la pochette glaciale d’un champ enneigé.
Depuis, le groupe s’est élargi et les 6 jeunes belges
livrent pour cette rentrée 2004 leur premier opus. Encore
une fois, sur la pochette, des hamps, un horizon ouvert. Un peu
comme la musique du groupe étonnamment décrispée
pour un premier album. On cite aisément comme références
Grandaddy, Venus,
Nada Surf (pratique d’ailleurs,
Hawaii, pour le Surf), Elbow ou Idlewild.
Rien que ça.. Le groupe se rapproche de la pop folk us, citant
volontiers (interview sur la radio belge radio21) Bonnie
"Prince" Billy.
Il ne faut pas jouer sur les mots : le premier disque de Girls
in Hawaii est un petite merveille, un chef d’œuvre de
compositions à la fois minimalistes et terriblement prétentieuses,
prétention de provoquer chez l’auditeur un sentiment
de bien-être. Une recette pourtant simple, tout le comme le
Grandaddy lo-fi des débuts : guitares sèches, petits
sons importés de la nature, clavier aux sonorités
aigus, rythmes alternant pauses et accélérations,
sonorités lo-fi, chant imparfait (la voix du chanteur déraille
un peu… mais cela ne fait qu’augmenter le potentiel
de légère fragilité des chansons).
Le disque s’ouvre par exemple sur "9.00
AM" , titre qui rappelle "A.M.
180" de Grandaddy. "Casper"
, plus nostalgique est la chanson la plus triste de l’album.
Et Grandaddy n’a qu’à bien se cacher : "The
ship on the sea" , "Organeum"
semblent composées par un Jason Lyttle
en grande forme.
Décidément, "Sacrés Belges" (nom
d’une compilation éditée par radio21, regroupant
chaque année les meilleurs sorties belges). Après
Vénus, An Pierlé, Zoot Woman,
Soulwax, Millionaire,
Sharko… et j’en passe, ce
petit pays n’est pas complexé à notre grand
plaisir auditif.
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