Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Cat power
Dark end of the street  (Matador / Beggars)  décembre 2008

Soirée du jeudi 31 décembre 2008, pelotage amoureux pour finir dignement l’année et entamer la nouvelle d’un bon pied. Avec ma complice de flirt (qui se trouve être aussi, coïncidence admirable, la mère de mon fils), nous nous sommes mis en train en regardant une comédie romantique choisie par ses soins : My Blueberry Nights de Wong-Kar Waï.

Le réalisateur célébré de In the mood for love signait là une curieuse échappée américaine, assez riche en sucre et peuplée de beaux acteurs lisses sur-jouant les grands sentiments (Nathalie Portman en roue libre ; Norah Jones et ses grands yeux noirs décoratifs). Bref : une jolie pochade amoureuse et nostalgique, prétexte (de notre côté) à d’épatants amuse-gueules sensuels.

Au milieu de toute cette guimauve, cependant, un bel et fugace instant nous fit interrompre provisoirement nos jeux de mains : l’apparition subreptice de Chan Marshall (Cat Power) en ex-petite amie nostalgique du héros, venue taper une clope et la discute avec son beau serveur de bar délaissé. Quelques images de rien, dialogue a priori anodin, actrice un peu bancale et pourtant… nous tenions là, assurément, la plus belle scène du film : l’immersion d’un tout petit peu de NATUREL dans une œuvre qui, à force de stylisation outrancière et surlignement du plus petit effet, en manquait cruellement…

Mais Cat Power ne se contentait pas d’illuminer une petite scène de ce sympathique navet : sur la bande originale, "The Greatest" (chanson qui donnait son titre à son sublime album de 2006) côtoyait sans rougir quelques classiques de la musique nord-américaine ("Try A Little Tenderness", "Looking Back", "Harvest Moon", etc.), soutenant admirablement la comparaison avec lesdits "standards" et apportant un peu de sa grandeur au fragile édifice filmique.

"The Greatest" , comme l’album du même nom, était effectivement un classique instantané, du genre que l’on n’écrit qu’une fois dans sa vie (et encore : certains n’eurent jamais cette chance…) ; mais qui, chez Chan Marshall, semblait être le dernier paru d’une longue série de merveilles !

Il venait, en tout cas, couronner un parcours exemplaire : de l’obscurité à la lumière, des années 90 (ses premiers essais bruitistes, "Dear Sir" et "Myra Lee", difficilement ré-écoutables aujourd’hui) au mitan des années 2000, avec deux albums appelés à figurer parmi les plus grands de tous les temps, You Are Free et  The Greatest. Le premier était gonflé de désespoir magnifié, tandis que le second proposait une continuation émotionnellement plus sereine, flirtant de plus en plus avec les canons traditionnels (country, soul) de la musique américaine, sans y perdre sa singularité. C’était une apothéose, et l’on se demandait comment la fragile artiste allait pouvoir se sortir d’une situation si délicate (power) : succéder dignement à deux merveilles apparemment indépassables !

Réponse cette année (2008) : Chan Marshall a décidé de botter en touche en sortant Jukebox, un album de reprises… Disque de transition ou simple désir de temporiser après une longue tournée ? L’album nous a laissé sur notre faim : joli, certes ; mais tout de même anecdotique.

Deux raisons à cette déception : primo, il ne s’agissait pas de son coup d’essai en la matière, la belle neurasthénique ayant déjà sorti en 2000 un disque justement titré Cover Record, qui s’appliquait déjà à déconstruire-reconstruire quelques pièces maîtresses du répertoire folk ou rock. D’où l’impression d’une redite.

Secundo, la mise en musique de ce Jukebox était infiniment moins gracieuse que celle de The Greatest : toute en batteries pesantes et orgues fantômatiques, elle accentuait complaisamment le trait mélancolique cher à l’artiste. Au-delà de la confirmation de ce qu’on savait déjà (la donzelle a définitivement une voix formidable, capable d’insuffler un supplément d’âme bluesy à n’importe quoi), on avait surtout la sensation d’entendre Chan Marshall faire du Cat Power au carré (voire au cube) ; caressant le fan dans le sens du poil avec toujours la même recette éprouvée, sans plus se donner la peine d’évoluer.

Que l’on ne se méprenne pas sur notre propos : Cat Power a TOUJOURS pimenté ses prestations scéniques de reprises bien senties, et ce mélange du nouveau et de l’ancien permettait de tracer un lien intéressant entre son inspiration et celle de grands artistes l’ayant influencée.

[Note : pour entendre Cat Power en état de grâce chanter des reprises fondues-enchaînées avec ses propres composition, on recommandera l’admirable DVD Speaking With Trees : pendant 2 heures bucoliques au possible, l’artiste y gratouillait-fredonnait en 2002 ses chansons délicates dans un beau décor champêtre de clairière beatnick, baignée de soleil hippy cool]

Mais sur la longueur d’un album (qui plus est, quand il s’agit du deuxième du même type !), l’exercice s’avère finalement pesant, et donne l’impression que sa discographie commence à faire du sur-place.

Et apparemment, les 17 plages du disque n’ont pas suffi à étancher sa soif, puisque l’artiste (ou sa maison de disque ?) a décidé aujourd’hui d’en sortir 6 de plus, sur ce Dark End Of The Street  présenté sous la forme d’un bel objet bobo, vinyle de luxe à couverture dépliable (mais aussi disponible au téléchargement, pour les bourses modestes). 6 reprises datant des mêmes sessions mais n’ayant pas trouvé leur place sur Jukebox, où l’on retrouve inévitablement le même esprit et les mêmes ambiances.

Cela dit, la durée du maxi (EP), nous parait mieux convenir à cet exercice de style. A tout prendre, on conseillera donc à l’auditeur de s’en contenter : 6 titres (au lieu de 17), c’est assez pour saisir le propos de l’artiste ; se faire une idée de sa capacité à chanter tout et n’importe quoi (le bottin, les Pogues, Aretha Franklin ou Fairport Convention) sans risquer l’overdose.

De fait, malgré une reprise un peu trop fidèle du "I’ve been loving you too long"  d’Otis Redding, le disque s’écoute finalement avec un certain plaisir coupable. Et l’on goûte notamment la réinterprétation du "Fortunate Son" de Creedence Clearwater Revival, au rythme et à la mélodie complètement changés : totalement cat-powerisés.

[Note : pour patienter de façon plus intéressante avant la sortie d’un véritable nouvel album, on recommandera plutôt l’écoute d’un inédit : "I’ve been thinking (Be my Boy)", excellent featuring de Cat Power sur l’album du groupe Handsome Boy Modeling School, dans un mood soul-hip-hop inhabituel qui, étrangement, lui sied à ravir.]

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album You are Free de Cat Power
La chronique de l'album The Greatest de Cat Power
La chronique de l'album Jukebox de Cat Power
La chronique de l'album Wanderer de Cat Power
La chronique de l'album Covers de Cat Power
Articles : Listen in Bed - La sélection de Cat Power (Chan Marshall) (Saison 3 Emission 6)
Cat Power en concert à La Cigale (25 mai 2003)
Cat Power en concert à Théatre Outremont (12 avril 2003)
Cat Power en concert au Festival La Route du Rock 2006 (samedi)
Cat Power en concert au Festival Les Trans 2006 (Jeudi)
Cat Power en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort 2008
Cat Power en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort 2008 - 2ème
Chan Marshall en concert au Festival Beauregard #11 (édition 2019) - Dimanche 7 juillet

En savoir plus :
Le site officiel de Cat Power
Le Myspace de Cat Power


Nicolas Brulebois         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 28 juin 2020 : Nouvelle Vague ?

Le premier tour des élections municipales fut le signe du début du confinement. Espérons que ce second tour ne sera pas l'appel à un second confinement. Quoi qu'il en soit : Soyez prudents, soyez heureux et cultivez vous ! c'est parti pour le sommaire en commençant par le replay de la Mare Aux Grenouilles #4 (eh oui déjà !)

Du côté de la musique :

"Grand prix" de Benjamin Biolay
"The Beethoven collection Vol1 : Sonatas by Clementi, Hummel, Dussek and Wolfl" de Jean-Efflam Bavouzet
"Eivind Groven Symphonies N°1 & 2" de Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Peter Szilvay
"L'heure bleue" de Marianne Piketty, Le Concert Idéal
"Tu rabo Par'abanico" de Marion Cousin & Kaumwald
"Veines" de Merakhaazan
"Silas" de Silas Bassa
et toujours :
"As found" de Fugu
"Désordres" de Austyn
"Anda Lutz" de Cie Guillaume Lopez
"A l'instinct A l'instant" de Daniel Jea
"Cérébro dancing" de Epilexique
"Cobra" de François Club
"Coquette" de Hailey Tuck
"Springtime with no harm" épisode 18 des mixes de Listen In Bed
"Fanfare XP, volume 2" de Magic Malik
"Avec son frère" de Volo
"Safeplace" de Yadam

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"Démons" par Lorraine de Sagazan
"Misery" de William Goldman
"L'obéissance de la femme du berger "de Sergio Martínez Vila
"Migraaaants" de Matéi Visniec
"Le Remplaçant" d'Agnès Desarthe
"Portrait d'Amakoé de Souza - Salade Tomate Oignon" de et par Jean-Christophe Folly

"La Chose Commune" de David Lescot et Emmanuel Bex
de la comédie de boulevard :
"Hier est un autre jour "de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros
"Madame Doubtfire" de Jaja Fiastri
"Le Clan des divorcées" de Alil Vardar
"A gauche en sortant de l'ascenseur" de Gérard Lauzier
du côté des humoristes :
"Mimie Mathy - J'adore papoter avec vous"
"Denis Maréchal - J'dis franchement"
dans le répertoire classique :
"Le Jeu de l'amour et du hasard" par Catherine Hiegel
"Roméo et Juliette" par Eric Ruf
Shakeaspeare :
à l'anglaise au Globe Teater : "Macbeth"
et en comédie musicale "Roméo et Juliette, de la haine à l'amour" de Gérard Presgurvic
et de l'Opéra revisité :
"La Traviata" de Verdi par Simon Stone
"Cendrillon" de Jules Massenet par David Hermann

Expositions :

en "real life" avec la réouverture progressive des musées :
"Pompéi" au Grand Palais
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières
"La Force du dessin - Chefs-d'oeuvre de la Collection Prat" au Petit Palais
"Esprit es-tu là ? Les peintres et les voix de l'au-delà" au Musée Maillol
"Le dessin sans réserve. Collections du Musée des Arts Décoratifs" au Musée des Arts Décoratifs
et en passant par la Lorraine, découvrir la Villa Majorelle œuvre de style Art nouveau.

Cinéma at home avec :

"Riens du tout" de Cédric Klapisch
"Noïse" de Henry Bean
"Sous surveillance" de Robert Redford
"La romancière" de John McKay
au Ciné-Club les années 50 :
"Un drôle de Dimanche" de Marc Allégret
"La vie à deux" de Clément Duhour
"L'homme au million ("The Million Pound Note") de Ronald Neame
des incontournables japonais :
des figures tutélaires :
"Tokyo drifter" de Seijun Suzuki
"A blind woman" de Teruo Ishii
et des plus jeunes :
"Mr Long" de Sabu
"Ichi, la femme samouraï" de Fumihiko Sori
et des raretés avec une sélection "Court metrage" :
"Le Chant du styrène" de Alain Resnais
"La chambre" de Chantal Akerman
"Pauline" de Céline Sciamma
"La traversée de l'Atlantique à la rame" de Jean-François Laguionie

Lecture avec :

"Be my guest" de Priya Basil
"De Gaulle sous le casque" de Henri de Wailly
"La faiblesse du maillon" de Eric Halphen
"Les jours brûlants" de Laurence Peyrin
et toujours :
"Le jour où Kennedy n'est pas mort" de R.J. Ellory
"Mauvaise graine" de Nicolas Jaillet
"Une immense sensation de calme" de Laurine Roux

Froggeek's Delight :

Toute la semaine des directs jeux vidéo, talk show culturel, concerts en direct sur la FROGGY'S TV

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=