Au commencement était la Parole, et la Parole était Rock.
Puis, virent l’expulsion du paradis, les pharisiens du temple, l’adoration du Veau d’or, l’attente du messie qui n’est jamais venu…
Restèrent la douleur, le pécher, la culpabilité, la fierté.
Jusqu’à ce que, un matin brumeux de l’année 2008, l’écossais James Allan, eut écrit et donné le jour au chapitre le plus récent de la bible rock : Glasvegas, premier album éponyme du groupe, qui va faire beaucoup parler de lui car c’est un jet de pierre dans la mare musicale, la preuve que le rock vit toujours.
L’album commence avec une musique de l’autre monde ("Flowers & Football Tops"), qui fonctionne comme un sublime prologue ; il annonce ce qui attend l’auditeur durant les prochains 45 minutes : Un chant qui vient du fond de l’âme, synthèse de Joey Ramone et de Morrissey, une batterie dure et crue… et des guitares ! Beaucoup de guitare saturée et distordue qui me fait rêver des Jesus and Mary Chain de l’album Psychocandy, mais en plus rapide, plus puissante et plus intense.
Viennent ensuite "Geraldine", excellent single de promotion de l’album, ainsi qu’un autre grand moment "It's My Own Cheating Heart That Makes Me Cry", qui avait déjà été lancé en single début 2008. Puis le niveau émotionnel et musical reste très élevé avec "Lonesome Swan" et "Go Square Go" (également édité précédemment). Le début de la seconde moitié du CD nous offre deux autres perles célestes ("Polmont on My Mind" et "Daddy's Gone"), suivis par une déclamation curieuse de James Allan sur fond de "Sonate au clair de lune" de Beethoven ("Stabbed"), terminant en beauté avec "S.A.D. Light" et "Ice Cream Van".
Glasvegas est un album qui nous transmet douleur et souffrance, mais aussi non-conformisme et force pour les changer. C’est la musique hivernale qui annonce la fin des jours sombres et froids, incitant à l’action. C’est une plainte désespérée qui promet un Phénix renaissant. C’est le rock émotif tel qu’il y a longtemps que je ne l’avais pas ressenti.
J’adore. |