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Democrazy  (EMI)  décembre 2003

Petite lubie mégalomaniaque, le leader (restant) de Blur se pique de sortir de son vivant un album de démos (d’ou le titre du disque… no comment…). Le disque est disponible en double vinyl, en tirage limité et pour assez cher, voire même hors de prix compte tenu objectivement des titres intéressants qu’il contient, il n’est pourtant pas "totalement" sans intérêt.

Il n’y a ici aucun rapport avec l’excursion solitaire du trentenaire sur le très réussi Mali Music, si ce n’est qu’il permet indirectement de mieux cerner encore le processus de songwriting du Damon Albarn. En effet une question a priori intéressante serait de déterminer ce qui distingue lors de la composition, une chanson de Gorillaz, de Blur ou du Mali Music, chaque entité ayant son univers plus ou moins régressif propre et un parti pris musical différent. En général quand on écoute une démo d’un groupe on se retrouve avec excitation face à la matière originelle qui n’a pas encore évolué vers un but et un packaging précis, un "songwriting sauvage" , sans les ornières qu’impose une casquette, et celle de blur étant sans doute la plus emcombrante, surtout depuis qu’il se retrouve seul dessous. Ceci pour en arriver au constat que le disque de démos est un exercice balisé, pour ne citer que les bandes posthumes My Sweetheart the drunk de Jeff Buckley ou les fulgurantes 4-track demos de PJ Harvey.

Par ailleurs sur le papier on pouvait rêver des enregistrements lofi dont Lou Barlow, Graham Coxon ou Daniel Johnston ont le secret. On est depuis longtemps bien persuadé qu’une chanson n’a pas besoin de milliers de livres dépensés en studio pour fonctionner et nous toucher. Dans ce registre on se rappelle aussi de certaines B-sides de blur autour de 97 comme "Swallow in a heatwave", au son trash, à la structure foutraque, génialement décadente (c’était le bon temps).

On pouvait donc attendre beaucoup de chose de cette Democrazy, ce qui nous est proposé est beaucoup plus modeste.

On retrouve ici des micro-mélodies au bontempi et des titres lo-lo-fi enregistrés dans sa baignoire, qui rappeleront à certains leur premier magnétophone à cassette ou les premières cartes MIDI. Les titres durent autour de la minute et ont rarement les épaules pour aller plus loin.

On trouve ainsi une succession d’intermèdes musicaux, mais aussi quelques rares titres intéressants (mais non finis), en fait surtout les titres où il s’accompagne à la guitare et où donc l’instrumentation est assez minimale (anyone can play guitar comme disaient certains mais avec des limites personnelles) et fait relativement moins cheap qu’avec son synthétiseur.
Par exemple "Half a song" est presque une vraie chanson (sans jeu de mot) si on avait le temps d’atteindre le refrain, la voix de Damon tenant à elle seule tout la construction playmobil du titre.

Mais on découvre surtout "Gotta get down with the passing of time" sans inhibition sur le chant et la guitare est une vraie pop song percutante avec une voix grave et rauque dans un registre dans lequel on ne connaîssait pas Damon. Elle ne vaut peut être pas à elle seule de se jeter sur l’album, mais en toute honneteté c’est une petite perle de deux minutes bien au dessus de la plupart des compositions de Think Tank.

De même "American Welfare Poem" et sa guitare désaccordée n’est pas seulement lo-fi mais fais référence au mouvement lo-fi américain (le groupe est en tournée aux USA au moment de ces enregistrements), et entre un résonnace avec le "Wassailing Song" que reprenait jadis blur en tournée. Vraiment un très bon titre, qui se trouve sans un doute sur la meilleur face du double album car on y trouve aussi "Subspecies of an american day" qui fait partie de ces rares titres de l’album qui resortent, non pas qu’il soit plus élaboré : un beat métronomique et du melodica, point barre. Mais le titre fonctionne vraiment, ballade rappelant plus Eels période dépressive voire Scout Nibblett que les pitreries de Gorillaz.

Ces deux-trois très bons titres ne justifient pas à mon sens d’acheter ce disque réservé aux fans (en même temps je dis la même chose de Think Tank, vous faites ce que vous voulez…).

Dans l’ensemble, musicalement modeste et psychologiquement édifiant : dépression ou manque affectif, quelque chose ne tourne pas rond dans le monde de Dan Abnormal et sa créativité non canalisée s’en ressent malgré quelques fulgurances. Damon s’ennuie tout seul dans sa chambre et tourne en rond, il ferait mieux d’arreter les conneries et de téléphoner à Graham et de refaire partir la magnifique alchimie qu’on leur a connu… Pour ce que j’en dis…

Et en un mot : anecdotique.


 

 

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