La première rencontre avec Jil is Lucky, jeune homme hirsute aux lunettes bleues en forme de cœur, avait eu lieu à la Maroquinerie alors que celui-ci se produisait en première partie d’Izabo. Il y a de ça maintenant 2 ans et pourtant (pourtant !), ce nom ne s’est pas échappé de notre mémoire. Preuve que la prestation, et plus particulièrement les compositions, avaient marqué nos esprits.
Aujourd’hui, les retrouvailles se font par le biais d’un premier album éponyme, (autant vous le dire tout de suite) clairement réussi. Douze titres permettant de se remémorer ce dont il était question, mais aussi et surtout, de découvrir complètement l’univers de Jil is Lucky.
On se souvient effectivement de "The Wanderer", titre "valeur sûre" présent sur leur premier EP qui, le temps d’une intro se tourne vers l’Est, tel A Hawk And A Hacksaw, pour ensuite se muer en une pop-folk chorale, joyeuse et mélancolique à la fois. Par la suite, on découvre que l’ensemble de l’album est à l’image de ce tube bigarré. Jil ayant beaucoup voyagé, ses différentes vies et influences sont dispatchées à travers ce premier album. "J.E.S.U.S. said" avec ses cuivres à la Calexico, sa guitare garage surf, ses chœurs gospel… Jil mélange le monde entier. Même s’il est a priori plus facile de réussir cette prouesse dans la musique que dans la réalité, le résultat n’aurait pas été aussi convaincant si l’apprenti sorcier musical n’avait pas autant de talent.
Jil fait aussi dans la simplicité efficace, avec "Supernovas" par exemple. Violons, violoncelle et voix nous baladent sur le chemin éthéré d’une mélancolie originaire, une fois encore, des pays de l’est. "Paolo Majora Canamus" tout comme "Hovering Machine" instrumentaux mystiques et hallucinés, pourraient avoir comme origine une expérience chamanique, là-bas, quelque part en Amérique du Sud ou ailleurs…
En fait, chaque titre pourrait ainsi être décortiqué de manière à découvrir par quel pays le baroudeur a bien pu passer ou bien quelles expériences personnelles il a pu traverser… mais ces découvertes, on va vous les laisser faire tout seul.
A vous maintenant, de vivre le voyage Jil is Lucky. |